Quelle est la meilleure version de la cantate "Wachet auf" de JS Bach ?
Chantal Cazaux, Emmanuel Dupuy et Christian Merlin élisent la version de référence de la Cantate "Wachet auf, ruf uns die Stimme" de Jean-Sébastien Bach.
(ré) écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du dimanche 12 novembre 2017
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compte-rendu:
Couleur, ferveur, tenue : tout irait pour le mieux dans la version de Ton Koopman si l’énergie ne retombait pas si vite, privant la Cantate d’un souffle véritable.
Vitalité ou nervosité ? Jubilation ou précipitation ? Le cas Helmuth Rilling divise : sur instruments modernes, l’Allemand se lance dans un Bach qui pétarade, tendance rococo. On loue le soprano lumineux d’Arleen Auger.
Masaaki Suzuki dirige la Cantate avec un plaisir contagieux, dans une optique chambriste qui, hélas, ne varie guère les effets. Les voix, jolies, se fondent parfaitement dans l’orchestre, joli aussi, mais le tout pâtit d’un clavecin surexposé et l’ensemble paraît peu à peu désincarné.
Les mots jaillissent, les contrastes se bousculent, il y a de l’électricité et de l’allégresse dans la lecture de John Eliot Gardiner, à la tête d’un chœur remarquable d’homogénéité : c’est une exécution parfaite, équilibrée, hyper maîtrisée, où les solistes manquent quand même de saveur. On admire le résultat final, sans être vraiment bouleversé.
D’emblée les voix d’enfants apportent une fraicheur et une clarté à la (première) version de Nikolaus Harnoncourt, constamment soutenue et tendue. Le soprano garçon et le baryton charismatique de Thomas Hampson forment un duo dépareillé, mais l’émotion affleure constamment, d’autant que le ténor Kurt Equiluz, dans le choral du veilleur, a tout du prédicateur, porté par la battue inspirée d’Harnoncourt.
Même chef et même orchestre, 25 ans plus tard. Majesté, ardeur et hauteur de vue y redoublent, coulées dans un son grave, opulent, constamment noble. On goûte au timbre céleste de Julia Kleiter, à la noblesse de Kurt Streit, et à un choral final où voix et instruments s’entrelacent admirablement. Une version d’un recueillement unique… qui emporte l’adhésion du public.
palmarès:
N°1
Version D
Julia Kleiter, Kurt Streit, Anton Scharinger, Concentus Musicus Wien, dir. Nikolaus Harnoncourt (DHM, 2007)
N°2
Version A
Allan Bergius, Kurt Equiluz, Thomas Hampson, Tölzer Knabenchor, Concentus Musicus Wien, dir. Nikolaus Harnoncourt (Teldec, 1981)
N°3
Version E
Susan Hamilton, William Kendall, Peter Harvey, Monteverdi Choir, English Baroque Soloists, dir. John Eliot Gardiner (Soli Deo Gloria, 2000)
N°4
Version B
Hana Blažíková, Gerd Türk, Peter Kooy, Bach Collegium Japan, dir. Masaaki Suzuki (Bis, 2011)
N°5
Version C
Arleen Auger, Aldo Baldin, Philippe Huttenlocher, Bach-Ensemble, dir. Helmuth Rilling (Hänssler, 1984)
N°6
Version F
Sandrine Piau, James Gilchrist, Klaus Mertens, The Amsterdam Baroque Orchestra & Choir, dir. Ton Koopman (Challenge Classics, 2001)