Quelle est la meilleure version de Roméo et Juliette de Prokofiev ?
Sophie Bourdais, Emmanuelle Giuliani et Christian Merlin élisent la version de référence de Roméo et Juliette de Serge Prokofiev.
(ré) écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du 04 mars 2018
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compte-rendu:
Si les Masques séduisent, légers et ludiques, la Danse des Chevaliers n’offre aucune pulsation et paraît vide et poussive ; on a connu Valery Gergiev et le Mariinsky de Saint-Pétersbourg plus inspirés.
Un joli décor, mais sans personnage ni théâtre : le Roméo et Juliette de Seiji Ozawa, malgré la tenue du Boston Symphony Orchestra, ne raconte pas grand-chose : lisse, lénifiant… scolaire.
Les pupitres de Cleveland brillent de mille feux, et le geste vif de Lorin Maazel s’anime à bon escient. Mais c’est plus virtuose que vivant, il manque une tendresse, un sens de la psychologie, une puissance évocatrice capables d’enflammer cette tragédie éternelle.
Sous la direction de Vladimir Ashkenazy, voici un Roméo et Juliette tout droit venu de la scène : on voit les pas, on entend le drame qui sourd, l’amour qui s’épand, avec un Royal Philharmonic opulent, long de son, plus à son aise dans le lyrisme éperdu que dans le mordant et la causticité.
Quelle démesure ! Si l’Orchestre philharmonique tchèque laisse jaillir des stridences, Karel Ančerl brosse une fresque épique et règle avec ivresse la mécanique rythmique de Prokofiev. C’est plein d’esprit, d’un tempo toujours évident, mais un peu avare de moelleux instrumental – les vents sont si typés ! La Mort de Tybalt hurle littéralement, course à l’abîme sidérante.
Une leçon de direction, une perfection instrumentale, une science de la polyphonie et un chant éperdu dans les scènes d’amour : Myung-Whun Chung et le Concertgebouw d’Amsterdam font crépiter la musique de Prokofiev et exaltent chaque scène ; c’est pictural, mélancolique, envoûtant, flamboyant… somptueux tout simplement.
palmarès:
N°1 Version D
Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, dir. Myung-Whun Chung (DG, 1993)
N°2 Version A
Orchestre philharmonique tchèque, dir. Karel Ančerl (Supraphon, 1959)
N°3 Version B
Royal Philharmonic Orchestra, dir. Vladimir Ashkenazy (Decca, 1991)
N°4 Version F
Orchestre de Cleveland, dir. Lorin Maazel (Decca, 1973)
N°5 Version E
Orchestre symphonique de Boston, dir. Seiji Ozawa (DG, 1986)
N°6 Version C
Orchestre du Mariinsky de Saint-Pétersbourg, dir. Valery Gergiev (Decca, 1990)