Quelle est la meilleure version des Quatre poèmes hindous de Maurice Delage ?

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Quelle est la meilleure version des Quatre poèmes hindous de Maurice Delage ?

 Ajantha paintings ® Artranked.com
Ajantha paintings ® Artranked.com

Sophie Bourdais, Emmanuel Dupuy et Christian Merlin élisent la version de référence de Quatre poèmes hindous de Maurice Delage.

(ré) écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du 20 mai 2018.

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COMPTE-RENDU :
Quatre poèmes hindous de Delage

Un timbre, un ton sincère, mais un français problématique. Et puis, trop de minauderies gâchent les Quatre poèmes de Dawn Upshaw, de surcroît desservie par un ensemble instrumental imprécis.

Janet Baker déploie une voix somptueuse et une classe de tragédienne, mais aussi d’infinies précautions pour peindre l’imaginaire de Delage ; elle n’est guère aidée par l’Ensemble Melos, à la limite de l’insipide.

On ne se lasse pas d’admirer l’opulence vocale de Felicity Lott, diva au timbre soyeux, flanquée d’un accompagnement tout aussi dense et chatoyant. Mais en dépit de la netteté de l’articulation, ces Poèmes n’expriment pas grand-chose : on reste extérieur à la modernité de cette eau-forte si suggestive.

Dirigée par André Cluytens, la musique de Maurice Delage sonne sous une lumière crue, portée par des instruments très vibrés (la flûte), dont les effets sont hélas datés. A l’image du chant un peu vieillot de Martha Angelici, voix mécanique d’opéra-comique, si intelligible qu’elle en oublie d’être sensuelle. 

Tout sonne avec précision et brillant dans la lecture au scalpel de François-Xavier Roth, main dans la main avec Sabine Devieilhe, musicienne jusqu’au bout des ongles. Les quatre miniatures sont servies avec un raffinement sophistiqué et une gamme inouïe de dynamiques. Un voyage envoûtant… et une première place ex-aequo. 

La voix caméléon d’Anne Sofie von Otter rallie tous les suffrages : non seulement la mezzo suédoise capte la moindre inflexion des poèmes, mais le timbre est envoûtant de couleurs et de sensualité, allant du moire au quasi effacement, baignant radieusement dans un ensemble instrumental qui exalte les éclats fauves de ce diamant.

Palmarès :

N°1
Version C
Anne Sofie von Otter, Ensemble instrumental (DG, 1994)

DG, 1994
DG, 1994

N°2
Version E
Sabine Devieilhe, Les Siècles, dir. François-Xavier Roth (Erato, 2017)

Erato, 2017
Erato, 2017

N°3
Version B
Martha Angelici, Ensemble instrumental, dir. André Cluytens (Erato, 1951)

Erato, 1951
Erato, 1951

N°4
Version D
Felicity Lott, Ensemble orchestral de Paris, dir. Armin Jordan (Erato, 1994)

Erato, 1994
Erato, 1994

N°5
Version F
Janet Baker, Melos Ensemble, dir. Bernard Keeffe (Decca, 1966)

Decca, 1966
Decca, 1966

N°6
Version A
Dawn Upshaw, Ensemble instrumental (Nonesuch, 1990)

Nonesuch, 1990
Nonesuch, 1990