Quelle est la meilleure version du 4e Concerto pour piano de Beethoven ?
Jérôme Bastianelli, Sophie Bourdais et Christian Merlin élisent la version de référence du Concerto pour piano n°4 de Beethoven.
(ré) écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du 11 février 2018
participez:
►Votez ci-dessous pour votre version préférée
► Laissez un commentaire et tentez de gagner le disque France Musique de la semaine.
Pour afficher ce contenu Qualifio, vous devez accepter les cookies Mesure d'audience.
Ces cookies permettent d’obtenir des statistiques d’audience sur nos offres afin d’optimiser son ergonomie, sa navigation et ses contenus.
compte-rendu:
La Philharmonie de Vienne et Simon Rattle se trainent et livrent un Beethoven rectiligne, quand Alfred Brendel tire à hue et à dia dans un Concerto plein d’accélérations, de coups de frein et de maniérismes incongrus.
Le piano très doux de Pierre-Laurent Aimard s’accorde à l’esthétique épurée de Nikolaus Harnoncourt : voici un Quatrième Concerto feutré, séduisant, mais qui manque furieusement de flamme. Ca ne vit pas, tout simplement !
Est-il besoin de créer autant de tensions dans le premier mouvement ? D’une ligne souple et quasi vocale, le lumineux Richard Goode bataille avec un orchestre sévère, qui tient à marquer une distance. Jusqu’à ce qu’on se désintéresse des enjeux d’un Andante désincarné, où Iván Fischer ne parvient plus à dialoguer avec son soliste, à son tour indifférent.
Yefim Bronfman n’a pas le toucher le plus renversant qui soit, mais s’entend à merveille avec David Zinman, engagé dans une lecture tranchante et spectaculaire : les contrastes sont très accentués, ce qui réussit bien au III, joueur et virevoltant, après un premier mouvement solide et un Andante bien mené… qui ne bouleversera pas toutefois.
Le mouvement lent est le point fort de la version Mitsuko Uchida / Kurt Sanderling, lui déployant geste romantique et sonorités brahmsiennes, elle, pudique, créant d’impalpables couleurs, jusque dans l’éloquence de silences qui étreignent. On sera passé par un premier mouvement plus démonstratif, et un final peut-être trop confortable.
Surprenant Lang Lang ! Sa complicité avec un Orchestre de Paris emmené avec vigueur par Christoph Eschenbach donne un Beethoven qui fuse, bondit ; le virtuose se montre ludique, espiègle, et sait s’abandonner au songe et à la confidence dans le I. D’une liberté absolue, le mouvement lent suspend le temps et le III redouble d’entrain et d’énergie. Irrésistible.
palmarès:
N°1
Version E
Lang Lang, Orchestre de Paris, dir. Christoph Eschenbach (DG, 2007)
N°2
Version B
Mitsuko Uchida, Orchestre royal du Concertgebouw, dir. Kurt Sanderling (Philips, 1994)
N°3
Version D
Yefim Bronfman, Orchestre de la Tonhalle de Zurich, dir. David Zinman (Arte Nova, 2004)
N°4
Version C
Richard Goode, Orchestre du Festival de Budapest, dir. Iván Fischer (Nonesuch, 2005)
N°5
Version A
Pierre-Laurent Aimard, Orchestre de chambre d’Europe, dir. Nikolaus Harnoncourt (Teldec, 2002)
N°6
Version F
Alfred Brendel, Orchestre philharmonique de Vienne, dir. Simon Rattle (Philips, 1997)