Quelle est la meilleure version du Concerto pour harpe de Boieldieu ?

Jérôme Bastianelli, Emmanuelle Giuliani et Jean-Charles Hoffelé élisent la version de référence du Concerto pour harpe de Boieldieu.
(ré) écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du 18 mars 2018
participez:
Votez ci-dessous pour votre version préférée
Laissez un commentaire et tentez de gagner le disque France Musique de la semaine
Pour afficher ce contenu Qualifio, vous devez accepter les cookies Mesure d'audience.
Ces cookies permettent d’obtenir des statistiques d’audience sur nos offres afin d’optimiser son ergonomie, sa navigation et ses contenus.
compte-rendu:
Face à un orchestre qui se retient, Xavier de Maistre ne brille ni ne s’impose : ce Boieldieu ennuie et tourne à vide. Trop de grisaille.
Que voici un concerto martial et débité ! Redoublant de lenteurs et d’effets appuyés, Nicanor Zabaleta, interprète historique de l’œuvre, n’offre rien de mémorable et signe, main dans la main avec le chef, une version qui a mal vieilli.
Icône de son instrument, Lily Laskine chante avec éloquence et sensibilité. Mais le son de la harpe paraît ténu, qui ne projette pas et peine à donner aux mouvements toute leur dimension.
L’Academy of St Martin in the Fields est un modèle de rondeur et de précision qui, riche de détails et de texture, prépare une entrée théâtrale à Marisa Robles. Pourtant en dépit d’une technique affutée, cette dernière reste constamment en deçà de sa partie – sauf dans la Romance du second mouvement, beaucoup trop sirupeuse !
Anaïs Gaudemard ose tout. Sa harpe grisante détraque le classicisme mesuré de Boieldieu, avec une cadence finale qui pioche dans le flamenco ou chez Schnittke. Mais l’artiste donne des ailes à sa virtuosité, tandis que l’Orchestre de l’Opéra de Rouen et Léo Hussain s’embarque avec feu dans l’aventure.
Des rythmes piochés chez Haydn, un clair de lune mélancolique qui pourrait être celui d’un drame de Walter Scott, des traits jaillissant tels des sylphes : Isabelle Moretti éclaire le Concerto pour harpe de tout le théâtre de Boieldieu, ses personnages, son bel canto, ses teintes pré-schubertiennes dont on se régale. Et quelle palette de couleurs chez cette merveilleuse harpiste !
palmarès:
N°1 Version D
Isabelle Moretti, Orchestre symphonique de la radio de Baden-Baden, dir. Klaus Arp
(Koch, 1991)

N°2 Version F
Anaïs Gaudemard, Orchestre de l’Opéra de Rouen, dir. Léo Hussain
(Clavès, 2015)

N°3 Version B
Marisa Robles, Academy of St Martin in the Fields, dir. Iona Brown
(Decca, 1980)

N°4 Version A
Lily Laskine, Orchestre de chambre Jean-François Paillard, dir. Jean-François Paillard
(Erato, 1963)

N°5 Version E
Nicanor Zabaleta, Orchestre symphonique de la radio de Berlin, dir. Ernst Märzendorfer
(DG, 1959)

N°6 Version C
Xavier de Maistre, Staatsorchester Rheinische Philharmonie, dir. Shao-Chia Lü
(Claves, 2001)
