Quelle est la meilleure version du Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel ?

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Quelle est la meilleure version du Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel ?

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Bertrand Dermoncourt, Elsa Fottorino et Christian Merlin élisent la meilleure version du Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel.

(Ré)écoutez l'émission : La Tribune des critiques de disques du dimanche 06 novembre 2016

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Compte-rendu

La rigueur analytique du London Symphony Orchestra contraste avec le piano véhément de Michel Béroff, mais Claudio Abbado, neutre et objectif, ne captive pas beaucoup : voici une version trop standardisée.

Pas évident d’écarter le grand Leon Fleisher, dont le Concerto pour la main gauche reste l’œuvre fétiche. L’entrée tonitruante de ce piano souverain, massif (un rien monochrome aussi) émerge de pénombres orchestrales dont Seiji Ozawa ne parvient pas à tirer toute la puissance, comme limité dans l’irrépressible crescendo initial.

D’emblée, on ne prête guère attention à l’orchestre, même si le ton y est. Or, tout bascule dès que Louis Lortie prend la parole, avec une main gauche sonnant… telle deux mains : le spectre sonore impressionne, le jeu est vivant, contrasté, et le sens du suspense magistralement agencé. Frühbeck de Burgos s’amuse bien, au risque de nous lasser par sa manie d’éclairer des parties inattendues.

Décidément, ça sonne très français et très ravélien dans le Missouri ! Leonard Slatkin brosse des couleurs suaves (sans oublier ce contrebasson nasillard et gouailleur) et accompagne sa soliste avec une belle sobriété. Lumineuse, Alicia de Larrocha oscille entre lyrisme et impressionnisme, et distille dans la cadence une nostalgie à fleur de peau, comme à la recherche d’un paradis perdu. Que d’émotion dans cette version de poète…

Samson François et André Cluytens ne sont pas à conseiller en première écoute : voilà Ravel sous son masque noir et grimaçant. François rejoue Scarbo et invente les notes à mesure qu’elles s’écrivent, excessif, tonitruant, jouant sa vie au clavier. A l’Orchestre, un peu aigre, règne une certaine confusion, mais chacun s’amuse de ces décalages et de cette liberté. Que de dangers…. que de panache !

La perfection, et rien d’autre. De bout en bout, Krystian Zimerman, le London Symphony Orchestra et Pierre Boulez se livrent à une démonstration flamboyante, où l’élégance, la mélancolie et l’indispensable dose de macabre explosent. Tous les contrastes, les détails et les climats se coulent dans une virtuosité délirante et une rare splendeur esthétique. A réécouter et réécouter encore.

Palmarès

N°1
Version A

Krystian Zimerman, London Symphony Orchestra, dir. Pierre Boulez (DG, 1996)

Ravel Version A
Ravel Version A

N°2
Version D

Samson François, Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. André Cluytens (Warner, 1959)

Ravel version D
Ravel version D

N°3
Version C

Alicia de Larrocha, Saint Louis Symphony Orchestra, dir. Leonard Slatkin (RCA, 1991)

Ravel version C
Ravel version C

N°4
Version F

Louis Lortie, London Symphony Orchestra , dir. Rafael Frühbeck de Burgos (Chandos, 1989)

Ravel version F
Ravel version F

N°5
Version B

Leon Fleisher, Boston Symphony Orchestra, dir. Seiji Ozawa (Sony, 1990)

Ravel version B
Ravel version B

N°6
Version E

Michel Béroff, London Symphony Orchestra, dir. Claudio Abbado (DG, 1987)

Ravel version E
Ravel version E

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