Quelle est la meilleure version du Concerto pour piano n°11 de Mozart ?
Elsa Fottorino, Christian Merlin et Aurélie Moreau élisent la version de référence du 11e Concerto pour piano de Wolfgang Amadeus Mozart.
(ré) écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du dimanche 05 novembre 2017
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compte-rendu:
Sur un tempo vif, Géza Anda fait valoir un jeu mordant et plein d’alacrité. Mais sa direction souffre de morcellement, et l’orchestre se cantonne bientôt à un accompagnement mécanique qui déteint sur l’imagination du pianiste.
Attention, désaccord ! Cet inimitable toucher perlé, ces longs phrasés caressants et ces lignes galbées qui s’épanouissent au sein d’un orchestre touffu ne poussent-ils pas le Concerto de Mozart vers ceux de Brahms ? D’autant que le tempo très étiré du Larghetto frise l’excès. Les uns adorent, les autres rejettent le piano romantique et chantant de Murray Perahia… qui comptera jusqu’au bout de fervents soutiens.
Une lecture classique, un accord parfait entre Alfred Brendel et Neville Marriner. L’orchestre a beau être fourni, le ton reste léger, espiègle et apollinien tout à la fois : on s’amuse dans le I, on s’élève dans le II, mais, étrangement, le III retombe complètement. Dire que c’était si bien parti !
Sur pianoforte, la musique de Mozart se pare de quelque sécheresse. Toutefois Robert Levin est un maître, et de ce son un peu pointu, tire tout le suc du Onzième Concerto, main dans la main avec Christopher Hogwood. Ca ne déborde pas d’émotion, oh non, mais c’est un théâtre plein de clairs-obscurs qui chante et qui danse. A connaître.
Que reprocher au Mozart de Christian Zacharias ? Rigoureusement rien ! Et c’est bien le problème… On loue les dosages et l’heureuse harmonie de ce Mozart nimbé de grâce et de lumière, mais on voudrait une faille, des sentiments, une nécessité intérieure qui nous le rendent moins lisse.
Le vainqueur du jour fait l’unanimité, bien qu’un peu seul à son piano… Car chacun aimerait que Sándor Végh et le Mozarteum s’accordent à la vision souveraine d’András Schiff, à cent coudées au-dessus de ses partenaires ; en effet, au toucher tendre et rêveur du pianiste, suggérant mille paysages, avec ses couleurs irisées et son legato parfait, le chef réplique par un Mozart métronomique et sérieux. Et pourtant, a-t-on entendu mouvement lent plus éloquent ?
palmarès:
N°1
Version E
András Schiff, Orchestre du Mozarteum de Salzbourg, dir. Sándor Végh (Decca, 1990)
N°2
Version F
Christian Zacharias, Orchestre de chambre de Lausanne (MDG, 2004)
N°3
Version B
Robert Levin, Academy of Ancient Music, dir. Christopher Hogwood (L’Oiseau-Lyre, 1994)
N°4
Version A
Alfred Brendel, Academy of St Martin in the Fields, dir. Neville Marriner (Decca, 1984)
N°5
Version C
Murray Perahia, English Chamber Orchestra (Sony, 1977)
N°6
Version D
Géza Anda, Orchestre du Mozarteum de Salzbourg (DG, 1969)