Quelle est la meilleure version du Concerto pour violoncelle d'Antonin Dvorak ?

Jérôme Bastianelli, Sophie Bourdais et Emmanuelle Giuliani élisent la version de référence du Concerto pour violoncelle d'Antonin Dvorak.
(ré)écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du dimanche 19 novembre 2017
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compte-rendu:
D’un côté un orchestre qui morcelle le discours et accumule les effets, de l’autre un violoncelle rêche, austère : pas de communion entre eux, guère plus de théâtre… On abandonne vite le tandem János Starker/Antal Dorati.
Ce n’est pas que Jean-Guihen Queyras est déshonorant, il livre même un premier mouvement efficace, bien troussé, mais d’un jeu un peu affecté : il manque une narration, une incarnation, d’autant que Jiří Bělohlávek et les Praguois offrent un Dvořák standardisé et propre sur lui.
Rugissant, le Philharmonique de Berlin brode un écrin spectaculaire au soliste : or Rostropovitch ne s’intègre pas à cette flamme orchestrale, menant son combat de son côté, sans se soucier de Karajan. Le mouvement lent les montre tous deux alanguis, tristes, voire ternes. Bilan morose.
Le violoncelle d’Alisa Weilerstein est urgent, fougueux, gagné par une certaine nervosité : que de caractère pourtant tout au long des trois mouvements ! Le problème est que l’orchestre de Bělohlávek ronronne et mollit à mesure que la musique resplendit : le mariage de la carpe et du lapin ?
Truls Mørk et Mariss Jansons, c’est le feu sous la glace. L’orchestre, tranchant, brûle de l’intérieur, et dessine un Dvorak à la pointe sèche, dans un équilibre idéal avec le violoncelle. Le second mouvement touche par sa noblesse et sa mélancolie mystérieuse.
Cinquante-cinq ans et pas une ride ! La version mythique de Pierre Fournier et George Szell est accueillie par une pluie de superlatifs. Il faut dire qu’elle a tout pour elle : un Philharmonique de Berlin engagé, plein de panache et somptueux de sonorités, en dialogue constant avec un soliste dont l’éloquence et l’effusion explorent les tréfonds de l’âme et font jaillir un chant bouleversant ; le lyrisme du I, la plainte infinie du II, puis le final à l’énergie contagieuse laissent pantois.
palmarès:
N°1
Version C
Pierre Fournier, Orchestre philharmonique de Berlin, dir. George Szell (DG, 1962)

N°2
Version E
Truls Mørk, Orchestre philharmonique d’Oslo, dir. Mariss Jansons (Virgin, 1992)

N°3
Version B
Alisa Weilerstein, Orchestre philharmonique tchèque, dir. Jiří Bělohlávek (Decca, 2013)

N°4
Version A
Mstislav Rostropovitch, Orchestre philharmonique de Berlin, dir. Herbert von Karajan (DG, 1968)

N°5
Version F
Jean-Guihen Queyras, Orchestre philharmonique de Prague, dir. Jiří Bělohlávek (HM, 2004)

N°6
Version D
János Starker, London Symphony Orchestra, dir. Antal Dorati (Philips, 1962)
