Quelle est la meilleure version du Sacre du Printemps de Stravinsky ?
Vincent Agrech, Sophie Bourdais et Emmanuelle Giuliani élisent la version de référence du Sacre du Printemps d'Igor Stravinsky. Seuls ont été pris en compte les enregistrements des 20 dernières années.
(ré) écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du 02 septembre 2018.
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compte-rendu:
Seuls ont été pris en compte les enregistrements des 20 dernières années.
Rien de passionnant dans le Sacre de Yakov Kreizberg, plein de joliesses hors propos. C’est même un peu le bazar dans les vents acides de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo.
Le printemps est nuageux, inquiétant, et on sent, dès les premières mesures, sourdre une épaisse angoisse. Mais il règne dans l’introduction un certain statisme, dont Mariss Jansons peine à se répartir. Très dommage.
Voici la version du chant, de la clarté : les vents s’envolent dans la lumière, le décor, lentement posé, s’imbrique par petites touches successives. Mais le début du Sacrifice est hélas exempt de drame, et sous la battue sans mystère de Philippe Jordan, la superbe phalange de l’Opéra de Paris laisse bientôt sur sa faim.
On ose ici un Sacre allégé, lancé par un basson mélancolique. Les Siècles de François-Xavier Roth placent le ballet de Stravinsky dans une optique atmosphérique, mais un fil de récit plus solide conviendrait mieux. Captivant néanmoins.
D’emblée on retient son souffle, avec des vents affutés qui fusent et dialoguent dans un cadre constamment tenu et tendu. D’une rigueur rythmique diabolique, Esa-Pekka Salonen coule une lave en fusion, dans un alliage de timbres (Los Angeles) qui disent à eux seuls la violence du drame. Pulsation, rebond constant, sens des attaques, tout y est : c’est le grand classique de la discographie moderne.
Attention, danger ! Un basson improvisateur, d’abord timide, annonce un climat de terreur imminent, avec des Augures printaniers au motorisme furieux. Rondeur des timbres, clarté des lignes : l’orchestre, superlatif, s’engage comme un seul homme derrière Teodor Currentzis, qui joue à fond la carte des contrastes par blocs, jusqu’au métal hurlant de la Danse sacrale… Et voici le Sacre du printemps réinventé.
palmarès:
N°1 Version F
Musicaeterna, dir. Teodor Currentzis (Sony, 2015)
N°2 Version C
Los Angeles Philharmonic, dir. Esa-Pekka Salonen (DG, 2006)
N°3 Version E
Les Siècles, dir. François-Xavier Roth (Actes Sud, 2013)
N°4 Version A
Orchestre de l’Opéra de Paris, dir. Philippe Jordan (Naïve, 2012)
N°5 Version B
Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, dir. Mariss Jansons (RCO Live, 2006)
N°6 Version D
Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, dir. Yakov Kreizberg (OPMC, 2010)