Quelle est la meilleure version du Stabat Mater de Rossini ?

Chantal Cazaux, Piotr Kaminski et Pauline Sommelet élisent la version de référence du Stabat Mater de Gioacchino Rossini.
(ré) écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du 11 mars 2018
participez:
Votez ci-dessous pour votre version préférée
Laissez un commentaire et tentez de gagner le disque France Musique de la semaine
Pour afficher ce contenu Qualifio, vous devez accepter les cookies Mesure d'audience.
Ces cookies permettent d’obtenir des statistiques d’audience sur nos offres afin d’optimiser son ergonomie, sa navigation et ses contenus.
compte-rendu:
Une diction flottante, des problèmes de mise en place : Ferenc Fricsay et ses forces berlinoises, dans une prise de son qui accuse son âge, commencent mal le Stabat Mater de Rossini. Et Haefliger ne semble pas dans son élément.
Démonstratif, le ténor Francisco Araiza surjoue un personnage d’opéra, dans un Cujus Animam outrancier. Et la direction peu inspirée de Semyon Bychkov se traine.
Gravité et majesté guident la lecture de Carlo Maria Giulini. Mais ses lenteurs ennuient vite, d’autant que Katia Ricciarelli et Dalmacio Gonzalez ne sont pas inoubliables techniquement.
On doit à Riccardo Chailly un élan, une énergie et une plasticité très soignée, dès l’introduction éclairée de subtils contrechants aux bois. Mais Barbara Frittoli, Sonia Ganassi et Giuseppe Sabbatini ne sont pas des rossiniens aguerris ; dommage pour Michele Pertusi, si raffiné dans son Pro Peccatis. Une version toutefois lumineuse dans son ensemble.
Le timbre solaire entre tous de Luciano Pavarotti, le tempérament méditerranéen de Pilar Lorengar, la pudeur d’Yvonne Minton, la voix onctueuse de Hans Sotin composent un quatuor hors-norme… qui se croit un peu chez Verdi, poussé d’ailleurs par le geste spectaculaire d’István Kertész. Ce Rossini de cathédrale ne manque pourtant pas d’ardeur !
Voici le Stabat Mater le plus fervent et le plus évident, dès l’entrée d’un chœur comme né du néant, accompagné par un orchestre où les silences sont des murmures de douleur, où les couleurs se déploient telles une arche vers le ciel. Très soucieux du mot et du caractère doloriste de la partition, Antonio Pappano guide quatre merveilleux solistes, entièrement au service de cette longue prière belcantiste. Mention spéciale à Lawrence Brownlee pour un Cujus Animam d’anthologie.
palmarès:
N°1 Version B
Anna Netrebko, Joyce DiDonato, Lawrence Brownlee, Ildebrando d’Arcangelo, Choeurs et Orchestre de l’Académie Sainte-Cécile de Rome, dir. Antonio Pappano
(Warner, 2010)

N°2 Version F
Pilar Lorengar, Yvonne Minton, Luciano Pavarotti, Hans Sotin, Chœurs et Orchestre symphonique de Londres, dir. István Kertész
(Decca, 1970)

N°3 Version E
Barbara Frittoli, Sonia Ganassi, Giuseppe Sabbatini, Michele Pertusi, Choeurs de la Radio néerlandaise, Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, dir. Riccardo Chailly
(Decca, 1998)

N°4 Version D
Katia Ricciarelli, Lucia Valentini-Terrani, Dalmacio Gonzalez, Ruggero Raimondi, Chœurs et Orchestre Philharmonia, dir. Carlo Maria Giulini
(DG, 1981)

N°5 Version C
Carol Vaness, Cecilia Bartoli, Francisco Araiza, Ferruccio Furlanetto, Chœurs et Orchestre de la Radio bavaroise, dir. Semyon Bychkov
(Philips, 1989)

N°6 Version A
Maria Stader, Marianna Radev, Ernst Haefliger, Kim Borg, RIAS-Kammerchor, Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, dir. Ferenc Fricsay
(Urania, 1954)
