Quelle est la meilleure version du Trio n°1 de Johannes Brahms ?
Par Jérémie Rousseau
Emmanuelle Giuliani, Alain Lompech et Philippe Venturini élisent la version de référence du Premier Trio pour piano et cordes de Johannes Brahms.
Réécoutez l'émission : La tribune des critiques de disques du dimanche 20 novembre 2016
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Compte-rendu
Un Brahms massif, lourd, qui manque de rayonnement et ennuie rapidement ; quel regret d’abandonner si vite le Trio Wanderer…
Des tourments, du romantisme, un engagement fiévreux, mais à la limite du mauvais goût : le trio Pires, Dumay, Wang s’engage dans un concours d’expressivité et tend à oublier la merveilleuse fluidité de la musique de Brahms. De surcroît, le violoncelliste n’a pas la retenue de ses compères et vous joue ça la main sur le cœur.
Trois solistes, trois géants : le piano perlé, voluptueux de Rubinstein donne le ton, mais bizarrement Szeryng et Fournier ne rebondissent pas ; on déplore un manque de caractère, d’implication collective et… un vrai déficit d’émotion. Qui l’eût cru ?
Ici, le roi s’appelle Janos Starker, avec un mouvement lent à pleurer. Suk et Katchen ne sont pas en reste, qui complètent une lecture automnale de ce Trio : mais ce dernier ne perd-il pas au passage son ardeur juvénile ? Et puis, avec ses zooms ostentatoires, la prise de son fatigue.
Un modèle de classicisme et d’équilibre, l’envie et le plaisir de jouer ensemble : le Beaux Arts Trio offre un Brahms souverain, complice, où la musique coule avec naturel et sans chichis. Les élans du premier mouvement emportent, le Scherzo, mordant, scintille, l’Adagio est un modèle de probité. Tout y est… sauf peut-être l‘étincelle de génie qui embraserait le tout. Mais ne faisons pas la fine bouche.
Après un départ difficile dans l’Allegro con brio, Eugene Istomin, Isaac Stern et Leonard Rose dévoilent un à un tous les secrets du Trio, jouant la carte de la mélancolie et de la véhémence contenue. Leur sobriété, alliée à une tenue instrumentale exceptionnelle, créé des instants de magie, et l’on n’est pas près d’oublier ce final susurré, crépusculaire. Un grand classique brahmsien.
Palmarès
N°1
Version F
Eugene Istomin, Isaac Stern, Leonard Rose
(Sony, 1966)

N°2
Version D
Beaux Arts Trio
(Philips, 1986)

N°3
Version A
Julius Katchen, Josef Suk, Janos Starker
(Decca, 1968)

N°4
Version E
Arthur Rubinstein, Henryk Szeryng, Pierre Fournier
(RCA, 1972)

N°5
Version B
Maria João Pires, Augustin Dumay, Jian Wang
(DG, 1995)

N°6
Version C
Trio Wanderer
(HM, 2005)
