Quelles sont les meilleures versions des airs K505, 431 et 418 de Mozart ?
Chantal Cazaux, Emmanuel Dupuy et Piotr Kaminski élisent les versions de référence des airs de concert « Ch’io mi scordi di te ? », « Misero ! O sogno » et « Vorrei spiegarvi » de Wolfgang Amadeus Mozart.
(ré) écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du 21 janvier 2018
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Quelle est la meilleure version de « Ch’io mi scordi di te » K 505 ?
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compte-rendu:
Est-ce l’art qui ne cache plus l’art ? La version très diva d’Elisabeth Schwarzkopf semble bien apprêtée ; on se tournera sans hésitation vers un Mozart plus naturel.
Voix ronde et pulpeuse, le mezzo de Magdalena Kožená a tendance aussi à surjouer... Et ce théâtre démonstratif s’accorde mal au pianoforte aigrelet de Jos van Immersel.
Un naturel, un charme, un timbre de chair, une technique affûtée : Cecilia Bartoli réunit toutes les vertus du Mozart idéal. Et le piano complice d’András Schiff est un rêve à l’état pur.
Grâce, pudeur, évidence, le « Ch’io mi scordi di te ? » de Teresa Berganza déploie mille couleurs, glissées dans un sourire unique : ce Mozart se marie au piano chanteur de Geoffrey Parsons, goûtant chaque mot avec gourmandise sans la moindre afféterie.
palmarès:
N°1
Version C
Teresa Berganza, Geoffrey Parsons, Orchestre symphonique de Londres, dir. John Pritchard (Decca, 1962)
N°2
Version D
Cecilia Bartoli, András Schiff, Orchestre de chambre de Vienne, dir. György Fischer (Decca, 1990)
N°3
Version B
Magdalena Kožená, Jos van Immerseel, Orchestre de l’âge des Lumières, dir. Simon Rattle (Archiv, 2005)
N°4
Version A
Elisabeth Schwarzkopf, Alfred Brendel, Orchestre symphonique de Londres, dir. George Szell (Warner, 1968)
Quelle est la meilleure version de « Misero ! O sogno » K 431 ?
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compte-rendu:
Si le timbre de Léopold Simoneau n’est pas du goût de tout le monde, son Mozart suave, son nuancier infini et la vérité des mots composent une scène irremplaçable. Dommage qu’il souffre d’un piètre accompagnement.
On pardonnera aisément à Fritz Wunderlich certaines consonnes, tant sa langue est celle des dieux ! Voix de bronze, style majestueux, il donne un Mozart héroïque et déchirant, qui emporte tout avec lui : on ne résiste pas.
Pavol Breslik, ton noble et timbre sombre, donne à cet air désespéré des accents poignants, poussé par un orchestre qui n’oublie jamais l’urgence des affects. Une superbe incarnation.
Dans le « Misero ! O Sogno » très Sturm und Drang de Juan Diego Florez, on admire, dès les premières mesures, une phalange (La Scintilla) et un chef (Misasi) emportés par le torrent des passions. Et quelle tenue ! Le ténor traduit les tourments et les palpitations du texte, en donnant à ce personnage venu de nulle part l’épaisseur et le ton aristocratique des grands héros mozartiens.
palmarès:
N°1
Version C
Juan Diego Florez, Orchestre La Scintilla, dir. Riccardo Minasi (Sony, 2017)
N°2
Version D
Pavol Breslik, Orchestre de la radio de Munich, dir. Patrick Lange (Orfeo, 2014)
N°3
Version B
Fritz Wunderlich, Orchestre de la radio de Stuttgart, dir. Hans Müller-Kray (SWR, 1963)
N°4
Version A
Léopold Simoneau, Orchestre du Théâtre des Champs-Elysées, dir. André Jouve (EMI, 1955)
Quelle est la meilleure version de « Vorrei spiegarvi, oh Dio !» ? K 418 ?
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compte-rendu:
Une leçon de chant : le « Vorrei Spiegarvi » de Margaret Price atteint une perfection technique qui laisse pantois ! Qu’importe alors que cet hédonisme vocal manque un peu de sentiment et impose une distance. Et que l’orchestre et son hautbois soient bien conventionnels.
Précédée d’un hautbois céleste, puis sans cesse relancée par Harnoncourt, Edita Gruberova accomplit des miracles techniques, mais y ajoute des poses et des minauderies dont Mozart se serait bien passé. Touchant néanmoins.
La voix de Sabine Devieilhe semble flotter, fruitée, aérienne dans ses suraigus adamantins, tandis que la musicienne utilise au mieux ce cristal pour donner du sens aux mots. Mais on lui reproche aussi de multiplier les soufflets, et à l’Ensemble Pygmalion de gonfler et dégonfler le discours pour lui conférer expressivité.
Mots et (sur)aigus s’unissent avec une espèce d’évidence chez Natalie Dessay : d’une technique imparable, elle se rit de toutes les embûches, glisse d’astucieux ornements et nous donne un « Vorrei Spiegarvi » comme tombé du ciel.
palmarès:
N°1
Version C
Natalie Dessay, Orchestre de l’Opéra de Lyon, dir. Theodor Guschlbauer (Erato, 1994)
N°2
Version D
Sabine Devieilhe, Ensemble Pygmalion, dir. Raphaël Pichon (Erato, 2015)
N°3
Version B
Edita Gruberova, Orchestre de chambre d’Europe, dir. Nikolaus Harnoncourt (Teldec, 1991)
N°4
Version A
Margaret Price, Orchestre philharmonique de Londres, dir. James Lockhart (RCA, 1975)