Raphaël Pichon : "Nous avons une grande chance d'être Français"

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Raphaël Pichon : "Nous avons une grande chance d'être Français"

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L'Ensemble Pygmalion et le chef Raphaël Pichon en concert , © CCR Ambronay / Bertrand Pichene
L'Ensemble Pygmalion et le chef Raphaël Pichon en concert , © CCR Ambronay / Bertrand Pichene

Le chef Raphaël Pichon était ce matin au micro de Jean-Baptiste Urbain. Il a souligné la réactivité du monde culturel français face à la crise.

Invité dans la Matinale de Jean-Baptiste Urbain sur France Musique, le chef Raphaël Pichon a salué la grande détermination du monde du spectacle face à la crise sanitaire, aussi bien de la part des artistes que des institutions. Selon lui, il faut rester mobilisé et surtout "regarder en avant. Le président nous a montré que cette crise est loin d'être finie. Il place le curseur à l'été 2021. Il y a encore beaucoup de temps difficiles à venir, dans une situation qui est déjà profondément critique. Nous voulons continuer à proposer des spectacles de qualité, sans concession artistique, mais tout en restant très prudents."

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La réactivité "exemplaire" des lieux culturels

Depuis, la rentrée "la totalité des lieux culturels" ont "démontré leur capacité à accueillir le public dans des conditions sanitaires extrêmement satisfaisantes. D'ailleurs, il n'y a pas eu d'exemple de cluster dans la vie culturelle." 

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Raphaël Pichon a par exemple salué l'Opéra-Comique "qui a fait preuve d'une détermination et d'une réactivité exemplaires. Le couvre-feu a été décrété mercredi soir à 20h et le jeudi, à 9h, tout était déjà reprogrammé". Les représentations de Hippolyte et Aricie de Rameau avec Raphaël Pichon et l'ensemble Pygmalion ont en effet été avancées à 15h, du 11 au 22 novembre.

Une situation moins critique en France qu'à l'étranger

Par ailleurs, le chef a précisé qu'il fallait "prendre du recul" par rapport à la situation culturelle dans d'autres pays, comme au Royaume-Unis, en Espagne ou en Italie, où les musiciens sont dans une situation encore plus précaire.  

"Nous avons une grande chance d'être français", notamment grâce au système de l'intermittence, qui protège une grande partie des musiciens, "même si malheureusement il y a des oubliés et des laissés-pour-compte". " La France doit continuer à être moteur, pilote, comme elle l'a déjà été depuis 20 ou 30 ans".

Et d'ajouter : "le grand risque est qu'à la rentrée 2021-22, il y ait de moins en moins d'employeurs et que beaucoup de structures aient disparu, que ce soit des ensembles, des producteurs, ou encore des lieux de spectacles."

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Venir en aide aux indépendants

L'un des grands enjeux reste les artistes et ensembles indépendants, très fragilisés par la crise. Raphaël Pichon a ainsi appelé les pouvoirs publics à leur venir en aide "massivement" dès cette fin d'année, comme ils l'ont fait pour les institutions. "Ces ensembles jouent un rôle majeur dans la musique classique, avec des propositions extrêmement riches, innovantes, pertinentes, à un niveau d'exécution très haut".

A la recherche de nouveaux lieux

Depuis le début de la crise, les artistes doivent sans cesse s'adapter, se réinventer, trouver de nouveaux endroits où se produire afin de respecter les mesures de protection. "Une grande partie de nos lieux de concert sont très peu compatibles avec les règles. L'une des réponses possible est de partir à la découverte de nouveaux lieux." Ainsi, cet été, l'ensemble Pygmalion a créé le Festival Pulsations à Bordeaux, où il est en résidence, pour aller à la rencontre des habitants et mettre en valeur de nombreux quartiers de la ville. L'expérience a été une belle réussite, comme l'a rappelé Raphaël Pichon. "L'accueil était réel, tous les concerts étaient complets, les gens ont manifesté leur besoin et leur envie de revenir au concert dès ce mois de juillet. J'espère pour nous que ce festival sera une sorte de socle à partir duquel nous pourrons continuer à bâtir de nouveaux projets à Bordeaux."