Top 10 des personnages fous de la musique classique

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Top 10 des personnages fous de la musique classique

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folie et musique classique
folie et musique classique

La santé mentale de certaines figures de l’histoire de la musique classique laisse à désirer. Entre Schumann qui entend des voix ou Schönberg qui a une peur folle du chiffre 13, voici les plus fous (mais géniaux) artistes de ces derniers siècles.

S’il est difficile de définir la folie, il est facile de savoir que tout ne tourne pas rond quand une personne décide de marcher sur l’eau, une autre de tuer sa femme et une dernière d’embrasser des cadavres...

Dans le rôle de Jeanne d’Arc… Robert Schumann

« Il dit que c’est une musique splendide, avec des instruments d’une sonorité merveilleuse, comme on n’entend jamais de pareille sur terre », écrit Clara Schumann en 1854 dans son journal. Elle raconte les hallucinations dont est victime son époux, Robert Schumann.

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Schumann entend des sons, « un sifflet qui ne s’arrête ni jour ni nuit » comme il le précise dans ses écrits. Plus il vieillit, plus les sons deviennent distincts et se transforment parfois en musique. Ces accès de folies sont fréquents chez le compositeur.

Quelques années avant sa mort, épuisé, il demande même l’asile : « Je veux être hospitalisé. Je ne réponds plus de mes actes ». Vœu exaucé, il finira sa vie dans un hôpital psychiatrique et, dans ses moments de lucidité, continuera à composer.

Dans le rôle du serial killer… Carlo Gesualdo

Carlo Gesualdo, prince de Venosa
Carlo Gesualdo, prince de Venosa

Dans un article de 2010, le Guardian s’interroge : Carlo Gesualdo, compositeur ou psychopathe fou ? L’italien se fait un nom dans l’histoire de la musique avec ses célèbres madrigaux, mais il est aussi connu pour avoir massacré sa femme et son amant en 1590.

Le « prince des musiciens » comme on le surnommait à l’époque, grandit dans une illustre famille napolitaine, et épouse en 1586 l’une des plus belles dames de la ville, Donna Maria. Quatre ans plus tard,Don Carlo Gesualdo apprend qu’elle le trompe. Avec l’aide de quelques hommes il tue alors sa femme et son amant.

Si la justice ne le punit pas, les italiens s’en chargeront en insultant son nom (connu à cette époque). Et Gesualdo lui-même s’infligera des séances de flagellation pour « chasser les démons ».

Dans le rôle du triskaïdékaphobe… Arnold Schönberg

Arnold Schönberg en 1949 ©FredStein/Maxppp
Arnold Schönberg en 1949 ©FredStein/Maxppp

Si vous avez peur du vendredi 13, la biographie d’Arnold Schönberg va (un peu) vous rassurer. Car le compositeur n’avait pas seulement peur de cette date, il avait peur du chiffre 13. Une phobie appelée la triskaïdékaphobie. (A ne pas confondre avec la hexakosioihexekontahexaphobie, la peur du nombre 666. Vous suivez ? )

Triskaïdékaphobe, le compositeur autrichien naît un 13 septembre 1874 et meurt… un 13 juillet 1951, à 76 ans, un âge qu’il appréhendait car 7 plus 6 = 13. Dernière anecdote, quand il écrit l’opéra Moses and Aron, il supprime volontairement une lettre à Aaron pour que le titre complet ne comprenne pas 13 lettres, mais 12.

Dans le rôle du voisin de pallier un peu bizarre… Erik Satie

Erik Satie à son harmonium
Erik Satie à son harmonium

Dans sa minuscule chambre à Arcueil, Erik Satie vit dans un désordre étrange... Les premières personnes à avoir accès au lieu après sa mort y trouvent des costumes identiques jamais portés, des parapluies, des mouchoirs, des détritus, des nombreux paquets de lettres non ouvertes…

Est-ce un bazar à l’image du compositeur ? On pencherait pour le oui tant le personnage de Satie, atypique… Comme en 1897 où, après avoir composé les Pièces froides, il achète 7 complets de velours côtelé jaune moutarde qu’il va porter pendant 7 ans. Ce comportement étrange lui vaut le surnom de Velvet gentleman de Montmartre.

Dans le rôle du solitaire mystérieux… Glenn Gould

Le pianiste canadien, célèbre dans le monde pour avoir interpréter avec justesse et merveille les oeuvres de Bach , est un prodige de la musique. Mais il arrête soudainement sa carrière de concertiste à 32 ans pour continuer à enregistrer seulement en studio. Glenn Gould préfère le silence.

Ce retrait marque le début de profondes angoisses et d’un comportement à la limite de l’autisme. Il se cloître, ne touche rien de ses mains, développe une phobie de la maladie et de la mort…. Après quelques heures de sommeil, il boit un verre de lait, avale quelques fruits et deux oeufs comme unique repas de la journée.

Pour ses rares sorties, Glenn Gould enfile pardessus, gants, casquette, écharpe et mitaines. Un accoutrement qu’il ressort, peu importe la saison.

Dans le rôle de Jésus… Alexandre Scriabine

Alexandre Scriabine en 1909
Alexandre Scriabine en 1909

Un jour, Alexandre Scriabine tente de marcher sur l’eau du lac Léman. Un autre, il essaye de faire flotter sa femme dans les airs (pas de blessés à déplorer). Et ses amis disent de lui qu’il ne marche pas mais qu’il vole. Le compositeur veut se rapprocher du ciel dans les deux sens du terme.

Né le jour de Noël, il entretient un rapport complexe avec la religion, ce qu’il fait ressentir dans sa musique. Sa dernière oeuvre, Mysterium, devait préparer l’humanité au salut final. En gros, créer une sorte d’apocalypse pour que les humains soient remplacés par des êtres « plus nobles ». Scriabine voulait que la performance dure 7 jours sur les contreforts de l’Himalaya ou dans un parc théosophique indien, mais n’a jamais terminé d’écrire la partition.

Dans le rôle du fétichiste de cadavres… Anton Bruckner

Anton Burckner avait une fascination morbide ©A.DagliOrti/GettyImages
Anton Burckner avait une fascination morbide ©A.DagliOrti/GettyImages

Les élèves d’Anton Buckner devaient se rendre à reculons en classe… Professeur sévère ? Pas trop. Exigeant ? Sans plus. Non, le compositeur autrichien conservait une photo du cadavre de sa mère... dans sa salle de classe. Ambiance.

Et ce n’est pas le seul détail de son obsession pour les cadavres… En 1888, Anton Bruckner embrasse le crâne de Beethoven, puis celui de Schubert quelques mois après. Il tente aussi de voir le cadavre de son cousin et de l’empereur Maximilien, mais sans succès.

Dans le rôle du jeune (fou)fou… Mozart

Peut-on être complètement sain d’esprit pour composer autant d’oeuvres en si peu de temps et commencer à écrire de la musique à l’âge de 6 ans ? Les liens entre génie et folie sont difficiles à identifier. Mais Mozartavait tout de même quelques excentricités qui pourraient laisser penser qu’il ne faisait pas partie du même monde.

Il compose avant même de savoir parler ou écrire des mots. S’il entend une musique une seule fois, il peut la retranscrire de tête. Et certaines de ses oeuvres sont si puissantes qu’elles permettent de faire des miracles comme soigner l’épilepsie

Dans le rôle du bipolaire… Hugo Wolf

Le compositeur autrichien Hugo Wolf était malade ©A.DagliOrti/GettyImages
Le compositeur autrichien Hugo Wolf était malade ©A.DagliOrti/GettyImages

L’histoire de ce compositeur est moins connue car moins excentrique. Hugo Wolf est
atteint de cyclothymie, une maladie voisine de la bipolarité. A fleur de peau, il peut devenir odieux, même avec ses amis. A partir de ses 37 ans environ, son état oscille entre la dépression et des périodes plus euphoriques.

On dit de ce grand compositeur qu’il fut l’un des pires critiques de musique car impitoyable, méchant, pas fiable et imprévisible. Hugo Wolf fait une tentative de suicide par noyade vers la fin de sa vie après plusieurs graves problèmes psychiatriques.

Dans le rôle du capricieux tordu… Vladimir Horowitz

Vladimir Horowitz en 1988 à son piano si précieux ©JackMitchell/GettyImages
Vladimir Horowitz en 1988 à son piano si précieux ©JackMitchell/GettyImages

Horowitz n’autorisait personne, sauf son technicien, à approcher son piano, ni même le toucher. Une seule fois dans sa vie, il déroge à sa règle et autorise Murray Perahia à en jouer. Après la première pièce, Horowitz ne tient plus et ne laissera plus jamais quelqu’un toucher à son instrument.

Il avait des rapports compliqués aux autres et il était difficile de se faire apprécier du grand pianiste comme en témoigne Franz Mohr, technicien en chef des pianos Steinway, devenu d’une des personnes les plus importantes aux yeux d’Horowitz.

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