Un PC, un clavier et un archet pour former un nouvel instrument
Par Florian RoyerUn jeune compositeur géorgien voulait démontrer que l'ordinateur pouvait être un instrument de musique à part entière. À l'aide de trois éléments qui n'ont, a priori, rien à voir ensemble, il est parvenu à créer de la musique électronique.
L'histoire commence comme un pari. Le jeune compositeur géorgien Koka Nikoladze, âgé de 28 ans, voulait démontrer à un musicologue que l'ordinateur pouvait faire office d'instrument de musique. Le nom de cet incrédule n'a pas été révélé au site Classic FM, qui rapporte l'interview. Il s'agissait de prouver que l'ordinateur était plus qu'un simple imitateur, Koka Nikoladze souhaitait en faire un objet sur lequel il faudrait agir de la même manière que sur un instrument traditionnel pour obtenir de la musique. «Plusieurs fois, j'ai vu des étudiants se faire recaler à des examens parce qu'ils utilisaient un ordinateur comme instrument »,, explique-t-il. Le jeune homme, violoniste de formation et par ailleurs passionné de programmation informatique, s'est armé d'un archet, de son ordinateur ainsi que d'un synthétiseur Minimoog et s'est mis à l'ouvrage.
Un son proche du thérémine
Le compositeur a relié un capteur optique à son ordinateur. L'archet agissait sur ce capteur comme sur les cordes d'un violon, dont la table d'harmonie était, en quelque sorte, le PC. Le capteur, aussi sensible que des cordes, transcrivait toutes les informations du jeu, comme la vitesse, la pression et l'angle. De la main gauche, Koka Nikoladze appuyait sur les touches de l'ordinateur comme si elles étaient les cordes de l'instrument. Le Minimoog fournissait la couleur de la musique. Le résultat donnait une musique proche de celle d'un thérémine. Une fois cet instrument hybride terminé, le compositeur s'est filmé en train de jouer Le cygne de Camille Saint-Saëns, accompagné par un piano.
Si ces explications sont ne sont pas assez claires, voici la vidéo :
Koka Nikoladze a donc réussi son pari. Malgré cela, l'intérêt des ordinateurs dans la musique ne fait pas l'unanimité. « En Allemagne, un important musicologue m'a opposé qu'un instrument n'était pas fait pour lire ses mails, et qu'inversement, un ordinateur ne sert pas à faire de la musique », a expliqué le jeune compositeur-informaticien. « J'ai à présent l'intention de fabriquer un basson sur lequel il serait possible de lire ses messages électroniques, je pense qu'après cela, il serait convaincu », a-t-il conclu.