Alors qu’il s’était fait dérober son violon à Londres en décembre 2017, un londonien a eu la surprise de le retrouver à Paris un an plus tard. Il doit cette heureuse retrouvaille à la vigilance d’une luthière de la rue de Rome.
L’histoire est digne d’un conte de Noël. En décembre 2017, l’appartement londonien de Daniel Chandler est cambriolé. L’homme de 32 ans se rend rapidement compte que son violon a été dérobé. S’il n’en joue plus depuis ses années universitaires, Daniel Chandler tenait énormément à cet instrument, offert par ses parents en 2003 et fabriqué par le luthier Chris Johnson, installé dans le centre de l’Angleterre.
Dévasté, le jeune homme publie une annonce sur internet avec une description précise du violon et de la boîte dans laquelle il était rangé. Il va même jusqu’à proposer 200 livres à quiconque pourrait lui apporter des informations. Un appel resté sans réponse pendant presqu’un an.
La suite se passe à Paris, rue de Rome, dans le 8e arrondissement, bien connue pour ses nombreux ateliers de luthiers. « C’était il y a un ou deux mois » tente de se souvenir Sandrine Osman, contactée par téléphone. Employée depuis 11 ans à l’atelier Pierre Barthel, elle accueille ce jour-là un homme souhaitant vendre un violon.
« A l’atelier, nous avons l’habitude des clients qui cherchent à vendre un instrument. J’ai tout de suite eu un doute sur ce violon. Normalement, il s’agit d’instruments qui dorment dans des greniers, poussiéreux. Dans ce cas précis, l’homme s’est présenté avec un violon bien entretenu, un étui de musicien, avec des partitions à l’intérieur. Cela donnait l’impression d’être un instrument qui était régulièrement joué alors que celui qui cherchait à le vendre n’y connaissait absolument rien » explique-t-elle.
Sandrine Osman a donc eu le réflexe d’aller chercher des informations sur l’instrument. Le nom du luthier britannique étant clairement visible. Une simple recherche sur Google lui a permis de trouver l’annonce publiée par Daniel Chandler. Mais le temps de retourner voir l’homme en question, celui-ci avait quitté la boutique.
Un des collègues de l'atelier est sorti dans la rue, l’a rattrapé et l’a convaincu de se rendre chez un autre luthier. Pendant ce temps, Sandrine Osman avait eu le temps de contacter la police qui a interpellé le voleur. « Ce genre de situation est très rare. Les violons sont très compliqués à revendre car il s’agit d’instruments uniques, très facilement identifiables par les professionnels » explique la luthière.
Dans la foulée de l’arrestation du voleur, Sandrine Osman a contacté Daniel Chandler. Ce dernier est venu récupérer son violon à Paris à la mi-décembre. « Il était incroyablement ravi. Il avait perdu tout espoir de le retrouver » se souvient Sandrine Osman.