Une comédie musicale sur le harcèlement scolaire à l’Opéra Bastille

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Une comédie musicale sur le harcèlement scolaire à l’Opéra Bastille

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Opéra Bastille
Opéra Bastille
- LPLT

Du 21 au 28 janvier, une comédie musicale aborde le thème du harcèlement à l’école, avec humour et gravité, à l’Opéra Bastille. C’est le centre de création vocale et scénique (CREA) d’Aulnay-sous-Bois qui propose ce spectacle « Rose et Rose ».

Pour lutter contre le harcèlement scolaire, il y avait des numéros d’appel, une journée nationale (le 3 novembre), des clips du ministère … Et désormais, c'est une comédie musicale qui aborde ce sujet. Rose et Rose est une création du CREA, le centre de création vocale et scénique d’Aulnay-sous-Bois, et de la librettiste Valérie Alane. Interprété à l'Opéra Bastille par une quarantaine de jeunes, ce spectacle met en scène le calvaire d’une adolescente de 13 ans, Rose, harcelée par ses camarades au collège. Le soir, elle dessine son autoportrait dans sa chambre, et un jour ce dernier prend vie et la remplace au collège afin de renverser la situation.

Avec des chansons, de la danse, et des vidéos, les scènes évoquent tour à tour la détresse de la jeune fille, la cruauté de ses bourreaux, l’indifférence complice des autres élèves mais aussi l’aveuglement des adultes. « Mais ce n’est jamais glauque », souligne Louna, 16 ans, qui participe au spectacle. La pièce insuffle à son personnage l’envie de se battre à travers son double. « Le sujet est sombre, mais le double de Rose apporte un décalage, de l’humour. Elle est vive, pleine d’énergie et va mener toute la pièce », explique Jean-Michel Fournereau, le metteur en scène.

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Tous les rôles, y compris ceux des adultes, sont joués par des jeunes du CREA, âgés de 12 à 17 ans. Ils ont répété pendant un an, plusieurs heures par semaine, encadrés par le danseur Ibrahim Sissoko, le directeur musical, Didier Grojsman, et les musiciens de l’orchestre. Le spectacle ne souhaite pas véhiculer de message moralisateur, adultes et jeunes doivent « être attentifs » et les victimes « ne pas avoir peur de parler », explique Jean-Michel Fournereau. Pour Jonas, un des acteurs, « le harcèlement peut être très subtil et on peut s’en rendre complice en restant silencieux. » Jeanne, qui incarne le double de Rose, évoque l’effet de groupe, et la facilité avec laquelle des jeunes peuvent « se laisser entraîner ». Elle rappelle que la première chanson du spectacle s’appelle La meute.

Rose et Rose a été créée en octobre 2016 et montée à plusieurs reprises au théâtre Jacques Prévert d’Aulnay, lieu de résidence de la compagnie. Ses représentations accueilleront de nombreux scolaires, mais Didier Grojsman, qui est également le fondateur du CREA, regrette le manque de contact avec l’Education nationale. Le spectacle « aurait pu être filmé et projeté dans des écoles », avance-t-il. Selon plusieurs études, 7% des 3,2 millions de collégiens français se disent victimes de harcèlement « sévère ».

avec AFP