Boris Vian a exploré toutes les facettes du jazz, de la critique au jeu de trompette, de la production de disques à l'écriture musicale. A l'occasion du centenaire de sa naissance, Nathalie Piolé, productrice de "Banzzaï", dresse un portrait de cet amoureux total du jazz.
Boris Vian, le jazz avant tout
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Habituellement aux commandes de l'émission Banzzaï, la productrice Nathalie Piolé détaille l'amour incommensurable de Boris Vian pour le jazz.
Le rapport au jazz de Boris Vian, c'est un amour total. Le jazz, Boris Vian, il l'écoute, il l'applaudit, il le joue, il le fabrique, il le produit, il le critique, il le défend, il l'écrit et il l’incarne. - Nathalie Piolé
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Un amateur précoce
L'auteur de l'Ecume des jours découvre ce genre musical durant son adolescence vers 1934-35. Très vite, le compositeur américain, pianiste et chef d’orchestre Duke Ellington devient sa référence absolue. Boris Vian développe sa jazzophilie en collectionnant les disques, en allant à tous les concerts, en s'abonnant à la revue « Jazz Hot », nouvellement créée.
Le roi de la « trompinette »
« Comme Boris Vian ne fait jamais les choses à moitié, très, très vite, il devient assez doué, assez swing pour donner ses premiers concerts ». - Nathalie Piolé
Très tôt, il monte un groupe de bebop avec ses frères puis rejoint les orchestres de Claude Abadie et Claude Luter. Il joue dans les clubs de jazz de Saint-Germain-des-Prés.
La légende de Saint-Germain-des-Prés « de son vivant ! »
A Saint-Germain-des-Prés, il est partout : sur scène avec sa trompette, mais aussi dans la salle, dans la rue... Il fait le lien entre les différentes sphères intellectuelles, musicales et littéraires qui envahissent les clubs. Voici comment la chanteuse Juliette Gréco le présente : « Boris Vian, nous, on le connaît tous, Boris Vian fait les chansons, Boris Vian écrit des livres, Boris Vian, c'est quelqu'un qu'on aime infiniment.»
Un chroniqueur prolifique et entier
Il écrit pour des multiples revues de jazz dont la mythique « Jazz Hot ». Il s'investit totalement dans ses articles, quitte à se mettre à dos quelquefois certains lecteurs.
Un écrivain au style musical
Ses romans sont le reflet de son amour pour le jazz, que ce soit d'un point de vue thématique comme dans Vercoquin et le Plancton, ou du point de vue du style : « Il envisage la littérature comme on envisage la musique, avec des sonorités qui s'entrechoquent » souligne Nathalie Piolé.
Un fabriquant d'instrument
Boris Vian a imaginé le pianocktail dans L'Ecume des jours, mais il aussi créée la guitare-lyre que l'on peut encore voir lors que l'on se rend dans son appartement perché sur les toits du Moulin Rouge, cité Véron.
Un producteur mythique
Engagé comme directeur artistique chez Philips, il développe un catalogue de jazz. Il produit également des disques qui vont devenir mythiques, comme c'est le cas de la bande originale de Miles Davis pour le film Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle.
La vie de Boris Vian, elle n'avait pas le temps d'être tiède, d'être médiocre, d'être à peu près. Elle était forcément incandescente, brûlante, bouillante. Et c'est l'image même de son rapport et de son amour absolu pour le jazz. - Nathalie Piolé