Le Mépris, Jules et Jim, La nuit américaine… Les musiques de Georges Delerue résonnent dans les plus grands films de la Nouvelle Vague. Ses méthodes de travail révèlent les secrets d’un exercice particulier : celui de composer de la musique pour le cinéma.
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Composer pour l’image
Georges Delerue commence la musique au conservatoire. Sur les conseils de son professeur Darius Milhaud, il compose ensuite pour le théâtre.
Ce début de carrière est marqué pour sa collaboration avec Jean Vilar. Il lui permet d’avoir une approche plus directe de la musique de scène.
C’est par la petite porte qu’il entre dans le cinéma, en commençant par les courts métrages. Si au Théâtre les comédiens peuvent s’adapter à la musique, au cinéma, la composition rime souvent avec post-production.
Cela signifie que la musique doit habiller des séquences déjà tournées. Georges Delerue découvre alors que le cinéma a sa propre temporalité. Elle confronte le compositeur à un exercice difficile : celui de se caler sur des images souvent déjà fabriquées. Lorsqu’il travaille ses musiques, Delerue est dans un studio où passe le film, chronomètre à la main et plan de découpage sous les yeux. Ces éléments lui permettent de caler parfaitement l’orchestre, condition indispensable à un bon habillage. Au delà de la technique, il travaille main dans la main avec le metteur en scène et le réalisateur afin de s’accorder le mieux possible.
Habiller les émotions avec justesse
Quand les bruits n’ont plus rien à faire, quand le texte doit être dépassé, la musique intervient. - Georges Delerue
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Godard, Resnais, Truffaut, Varda,...
Georges Delerue travaille avec les plus grands réalisateurs de la Nouvelle Vague. Ces derniers accordent une grande importance à la musique, car elle permet de de donner du sens.
Celle-ci est un langage à part entière qui souligne les intentions du réalisateur. Georges Delerue se charge donc d’habiller un film, et s’affaire à ne pas trahir les émotions qui se dressent à travers les images et les dialogues.
La musique intervient comme un élément indispensable qui vient apporter quelque chose sans rattraper quelque chose.
C’est pour cela qu’il réfléchit avec minutie sur le caractère de ses compositions.
Dans Le Mépris par exemple, Jean-Luc Godard souhaitait que la crise qui se joue au sein du couple transparaisse clairement dans le bande-originale. Pour cela, le thème « Camille » est répété de nombreuses fois. Le spectateur ressent d’autant plus la lassitude qui s’installe entre les personnages de Brigitte Bardot et Michel Piccoli.
Tous les genres et publics
On doit tout pouvoir couvrir ! - Georges Delerue
Georges Delerue a été confronté à des styles très différents.
Des influences exotiques sur L'Homme de Rio, au tragique pour La nuit américaine, le génie de Georges Delerue réside dans sa polyvalence. Son travail permet de voyager à travers différents styles et époques.
S’il choisit parfois de travailler sur des anachronismes, dans tous les cas, sa musique lui permet de retranscrire les intentions du réalisateur, pour cela il doit faire preuve de pluridisciplinarité.
Instruments, rythmes, musiques… Autant de contraintes qu’il doit appréhender afin de composer ses musiques.
Cette adaptabilité lui permet de véhiculer de nombreuses émotions.
Du dramatique au comique, il s’adapte afin d’offrir au spectateur les meilleures clés d’interprétation. Pour lui, la musique est un langage universel, par tous et pour tous, car nous sommes tous capable de la ressentir.
Elle influence directement notre manière de percevoir les choses. Elle est dotée d’une véritable profondeur sémantique et nous permet d’interpréter. Loin de l’élitisme, il s’adapte donc à tous les genres et tous les publics.