VIDEO - La Danse macabre de Saint-Saëns par Alexandre Kantorow

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VIDEO - La Danse macabre de Saint-Saëns par Alexandre Kantorow

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Alexandre Kantorow joue la Danse macabre de Camille Saint-Saëns aux Victoires de la musique 2019.
Alexandre Kantorow joue la Danse macabre de Camille Saint-Saëns aux Victoires de la musique 2019.
© Radio France - Capture Vidéo

Le pianiste Alexandre Kantorow présente et analyse la Danse macabre de Camille Saint-Saëns. Il explique comment il aborde cette œuvre, et spécifiquement sa version pour piano seul.

« Au piano, il faut réussir à faire ressortir les os qui s’entrechoquent, le déferlement, le coq qui chante... ». La Danse macabre, opus 40_,_ de Saint-Saëns est un véritable « challenge » pour un pianiste solo, explique Alexandre Kantorow, étoile montante du piano français. L’œuvre qui conte, en musique, une nuit de danse effrénée entre la mort et des squelettes, revêt une signification particulière pour le pianiste. Il l’a découverte très jeune, sur les bancs du collège, et l’a interprétée en 2019 lors des Victoires de la musique classique.

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Inspirée d'un poème d'Henri Cazalis, la Danse macabre de Camille Saint-Saëns a été composée en 1874. « Henri Cazalis explique très clairement avec ses mots les morts qui sortent de leurs tombes et qui dansent », précise Alexandre Kantorow. « Saint-Saëns en a fait un poème symphonique orchestral, un grand mouvement, où la mort est représentée par un violoniste, qui, dans un cimetière, réveille des squelettes qui se mettent à danser frénétiquement. »

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Le fait que la Danse macabre soit justement basée sur un poème, une œuvre extra-musicale, renforce le caractère original du morceau, d’après le pianiste. « Le compositeur a défini clairement des images et des trames que la musique suit. Il y a un guide d’écoute simple à mettre en place. On peut expliquer ce qu’on imagine, ce qu’on ressent à chaque passage. Pour les enfants, c’est une pièce très accessible, qui éveille les oreilles au son de l'orchestre. »

« C’est une course endiablée, ça énergise ! »

Le morceau suit en effet un cheminement précis, qui peut être examiné étape par étape. D’abord, les 12 coups de minuit, au tout début du morceau, « le moment où la mort frappe les tombes », explicite Alexandre Kantorow. « Ce passage met une ambiance dingue, on est plongé dans la nuit, dans un décor ». Vient ensuite la valse des squelettes « de plus en plus rapide, de plus en plus forte, le cœur s'accélère, c’est une course endiablée, ça énergise ! ». Puis, le chant du coq, au lever du jour, qui calme le jeu et illustre le retour des morts dans leurs tombes. « Les trilles à la clarinette donnent l’impression d'entendre le vent, d’apercevoir les squelettes s’enfuir... Puis tout disparaît dans un souffle, comme s’il ne s’était rien passé ».

D’abord composée pour un orchestre, la Danse macabre a été arrangée pour piano seul, par Franz Liszt puis par Vladimir Horowitz. Alexandre Kantorow interprète le morceau à partir de ces deux versions revisitées. Mais, sans violons, sans clarinettes et sans harpes, le pianiste doit chercher à représenter différemment les passages et personnages macabres de la pièce. « On est face à un instrument unique, c’est à nous de faire ressortir toutes ces voix, toutes ces couleurs... Il faut trouver un moyen, peut-être un peu artificiel, pour retrouver la saveur de l’orchestre : avec la pédale, avec les temps pris entre les notes, la façon dont on griffe les notes du bas pour les rendre plus brutales... »

Contrairement à la version orchestrale, dont Alexandre Kantorow s’amuse du côté humoristique donné par Camille Saint-Saëns, la version pianistique lui paraît beaucoup plus sombre. « Il y a une sorte de noirceur, de rage que j’ai l’impression de donner sur le moment » .  Amateur de l’œuvre de Camille Saint-Saëns, le jeune pianiste a déjà enregistré un disque consacré aux concertos pour piano du compositeur.

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