Pour les 15 ans de son label, Pedro Winter a revisité les titres phares des artistes Ed Banger en version symphonique. De Telemann à Moussorgski, il nous parle des influences de la musique classique sur la musique électronique.
Sorti à la fin de l'année 2018, l’album symphonique Ed Banger 15 est un projet dont « rêvait » Pedro Winter. Nous l'avons interrogé sur son rapport à la musique classique, au travers de la musique électronique.
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Quand l’électro revisite le classique, avec Pedro Winter (Ed Banger Records)
France Musique : Le sampling, c’est quoi ?
Pedro Winter : « C’est ce qu’on appelle en français l’échantillonnage : quand on prend un bout d’un morceau existant pour en créer un nouveau. Il n’est pas question de se réapproprier l'œuvre de quelqu'un d'autre mais plutôt de la remixer, lui redonner vie d’une autre façon. »
FM : De « Une nuit sur le mont Chauve » Modeste Moussorgski à « Stress » de Justice, par exemple?
P. W. : « C’est un des morceaux les plus violents de Justice et cette violence vient de la musique classique ! »
FM : Il en est de même pour la « Fantaisie n° 3 pour flûte seule en si mineur » de Georg Philipp Telemann, samplée dans le morceau « Aulos » de Vladimir Cauchemar
P. W. : « Là par exemple, qui est intéressant dans l'échantillonnage et l'utilisation de la musique des autres c'est de prendre cette suite de notes qui est plutôt anodine dans la composition originale et de créer cette répétition pendant 3 minutes, donc rendre la chose hypnotisante et un peu mentale. C’est le talent des programmateurs électroniques et aussi le charme de la musique électronique qui est répétitive et enivrante. »
Une anecdote assez géniale à propos du clip d’« Aulos » : on a fait un casting car on cherchait un personnage type père de famille, avec un visage plutôt sympathique que tout le monde aimerait bien. On s'est rendu compte plus tard que l'homme qu’on avait choisi était professeur de musique et notamment professeur de flûte. Et c'est pour cela qu'il joue à la perfection dans le clip !
Pour la version symphonique de « Aulos », le chef d'orchestre Thomas Roussel et l'orchestre Lamoureux ont accepté de jouer le jeu et de rendre la chose un peu théâtrale. Plusieurs musiciens essaient de jouer la mélodie pour arriver à la fin à la flûte qui est l'élément que Vladimir Cauchemar a utilisé pour son morceau « Aulos ».
Il y a effectivement une envie de traduire l'émotion, les mélodies d'une autre façon, ce qui nous permet de toucher d'autres gens. »