"365 Dni" : pourquoi le film érotique polonais de Netflix est aussi problématique ?

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"365 Dni" : pourquoi le film érotique polonais de Netflix est aussi problématique ?

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365 Dni
365 Dni
- Netflix

Depuis sa sortie le week-end dernier, "365 Dni" crée la controverse. À juste titre.

Difficile d'être passer à côté du phénomène polonais 365 Dni, en français 365 jours. Depuis sa sortie le week-end dernier, il fait partie des films les plus regardés sur Netflix en France, en Angleterre et même aux States. En Pologne, il avait aussi cartonné lors de sa sortie en salles en février dernier avec plus de 9 millions d’entrées. Sur les réseaux c’est pareil, sur Tiktok énormément de personnes filment leur réaction devant le film et l’acteur qui joue Massimo en est déjà a 2,4 millions de followers sur Instagram. Sauf que ce film, vendu comme le premier film érotique de Netflix, crée aussi bien la sensation que la polémique auprès du public. Il est inspiré d’un roman signé par Blanka Lipińska, et se définit comme une sorte de 50 Nuances de Grey version polonaise. 

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Une histoire malsaine

Déjà, rien que l’histoire est problématique. On suit Laura (Anna-Maria Sieklucka), une jeune Polonaise qui se fait kidnapper par Massimo (Michele Morrone), un italien chef de la mafia sicilienne. Il va lui donner 365 jours pour qu’elle tombe amoureuse de lui. Une histoire qui se veut SM, sensuelle, interdite… Sauf que dès le début du film ,on assiste à un rapport forcé dans un avion, avec une femme qui sourit juste après pour bien faire comprendre qu’au final elle a kiffé donc qu’il n’y a pas de problème. Mais tout le film est comme ça. La relation entre les deux personnages est totalement basée sur le syndrome de Stockholm, quand des otages tombent sous le charme de leurs agresseurs, et ça n’a rien, absolument rien de sensuel. 

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Une représentation de la femme non tolérable

De plus, on fait face aux bons vieux clichés en nous vendant deux personnages hyper beaux, qui sont très portés sur le sexe, qui ont des fantasmes incroyables… Sauf que le film en oublie complètement la notion de consentement et on assiste à des scènes d'attouchement, et de rapports non consentis qui font froid dans le dos. D'ailleurs, les deux héros doivent se parler à peu près 3 minutes durant tout le film, car leurs scènes ensemble sont principalement des scènes de sexe avec une grosse musique pop électro derrière insupportable pour nous faire croire que c’est trop cool et hyper excitant, sauf que ça ne l’est pas et ça ne doit pas l'être. La femme est définie comme un pur objet sexuel, qui sert encore une fois beaucoup plus le fantasme et le plaisir masculin, que féminin. Des scènes de shopping viennent s'ajouter au tout, comme si elle se faisait acheter avec des belles robes pour encore une fois appuyer la représentation de la femme soumise et vénale. 

Une suite en préparation 

365 jours est digne d'un téléfilm risible que personne n'aurait regardé sur M6. Sauf qu'avec Netflix il trouve un succès énorme, et fait passer un message totalement négatif aux plus jeunes. Certains tweetent carrément leur envie de se faire kidnapper eux aussi par le beau Massimo. Sauf qu'en 2020, ce genre de représentation du mâle alpha machiste et (limite) violeur, n'est plus tolérable, d'autant plus sur une plateforme grand public comme Netflix. Sachant que vu le succès, un deuxième film est déjà en préparation, et qu'en tout il y a eu 3 romans publiés... Le malaise 365 Dni n'est pas prêt de se finir.