On a imaginé une liste de projets communs entre rappeurs US et rappeurs français.
La semaine dernière, on a appris par le biais de Bryan Countach, manager de Bu$hi, que le rappeur lyonnais préparait un EP en commun avec Takeoff. Une connexion spectaculaire, qui fait sens quand on y regarde de plus près : Bryan Countach a longtemps travaillé avec les Migos, et DJ Durel (DJ officiel du groupe) a produit sur la Bu$hi Tape 2. On comprend donc un peu mieux les rouages qui ont mené à cette future collaboration. En attendant d’avoir plus d’informations (titre, tracklist, beatmakers, date de sortie, etc) et de pouvoir écouter ce projet inattendu, on va donc se pencher sur les autres projets communs entre rappeurs français et rappeurs américains que l’on rêve d’entendre.
Kaaris et Future
Considéré par beaucoup d’auditeurs comme le meilleur featuring réalisé entre un rappeur français et un rappeur américain, Crystal est l’exemple parfait de ce que doit être ce type de collaboration : le morceau a été enregistré en studio par les deux artistes, qui ont donc eu le temps de discuter et de sympathiser ; tous les deux réalisent une performance de haut niveau, on sent que Future n’est pas venu pour prendre son chèque et rapper en pilote automatique ; le titre est bien exploité, puisqu’il est clippé, et qu’il fait partie des singles de l’album Le Bruit de mon Âme. Et en bonus, la petite anecdote de Kaaris au sujet du poulet braisé qui a fait pleurer Future de bonheur fait définitivement entrer ce son dans la légende.
On imagine donc parfaitement un album commun entre les deux rappeurs, d’autant que Future avait l’air particulièrement inspiré par cette connexion, d’après Kaaris : “Future voulait plus s'arrêter en studio, il voulait que le morceau dure 6 minutes. Il avait tellement kiffé l’instru de Therapy”. La présence de Therapy Music serait donc un bel argument pour convaincre la superstar américaine, qui reste un vrai passionné de musique.
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Davinhor et Megan Thee Stallion
Là où les rappeuses américaines n’hésitent pas à être très explicites quand elles parlent de sexualité, et à employer des mots aussi crus que leurs homologues masculins, les rappeuses françaises font globalement preuve de plus de retenue -il faut dire que le public français est le premier à crier “à poil” en voyant une rappeuse, et le premier à lancer “sale pute” quand elle montre un peu trop son corps. Face à Megan Thee Stallion, une artiste qui peut poser tranquillement “ask for a car while you ride that dick”, on pense à Davinhor, qui, quand elle doit comparer son album à une émotion, choisit “le sexe” (ok c’est pas une émotion, mais c’est pas la question non plus).
Alkpote et Gucci Mane
Tout simplement parce que ça permettra enfin de répondre à cette question que tout le monde se pose depuis des années : Alkpote est-il bel et bien le Gucci Mane français ?
NTM et Nas
On vous a déjà raconté toute l’histoire en détails l’an dernier : en 1996, Sony tente de booster les ventes de Nas en France par le biais d’une collaboration avec l’un des groupes de rap les plus en vogue chez nous à l’époque, le Suprême NTM. L’enregistrement du morceau se fait sans véritable échange, et Nas fait preuve de mépris face aux deux français pendant le tournage du clip à New-York. Les prises ne sont pas très bonnes, et Nas doit faire l’aller-retour à Saint-Denis pour aller tourner d’autres images. La suite, c’est Joeystarr et Kool Shen qui la racontent dans l’autobiographie “Suprême NTM”, co-écrite avec Olivier Cachin : “L’autre Nas débarque avec son pantalon en cuir bleu électrique et son copain. Il y a avait 100 personnes, des gonzes qui n’en avaient rien à foutre du rap. Il y avait zéro casting, que des oufs en guise de figurant”.
Nas rappe face caméra avec un rétroviseur car il se prend des baffes par derrière, il se fait insulter … “l’autre était en train de flamber, il sortait tout son style cainri en cuir, il se retrouvait à côté d’un fou en survêtement Lacoste qui lui hurlait dans la gueule”. Belle ambiance et beau retour de flamme. On peut donc imaginer un projet commun entre vétérans, histoire d’enterrer la hache de guerre, et de concilier les plus anciens auditeurs de rap des deux côtés de l’océan.
Bigflo & Oli et Bobby Shmurda
Pour faire un bon album commun, il ne suffit pas forcément de réunir deux artistes avec le même type d’influences, ou avec des similitudes de parcours. Associer deux rappeurs que tout oppose pourrait également avoir du sens, et permettre à chacun d’explorer de nouvelles pistes artistiques. Le duo Big Flo et Oli, deux gentils garçons qui aiment leur pays, chantent avec leur papa, et partagent des valeurs avec la bonne vieille droite catholique, pourrait donc s’associer à leur contraire absolu : Bobby Shmurda, un mec qui aurait pu avoir une meilleure carrière s’il n’avait pas croupi 7 ans en prison entre 2014 et 2021. Il pourrait apprendre à Big Flo et Oli à manier les armes à feu et à vendre de la drogue, en échange de quoi les deux toulousains pourraient lui apprendre que “amour ou haine, c'est pas une mince affaire / La police, celle des sales bavures ou celle en première ligne à l'Hyper Cacher ?”.
Jul et Drake
Le vampire canadien se serait gentiment fait recaler par PNL il y a quelques années, il pourrait donc se rabattre sur une autre star du rap français en proposant non pas un simple remix ou un featuring, mais bien un projet en commun. Jul est tout indiqué, d’autant que sa musique a déjà traversé l’Atlantique. Décrié par une partie des auditeurs à ses débuts, le marseillais a le mérite d’avoir créé de toutes pièces son propre créneau, avec une couleur musicale et des rythmiques bien à lui, qui ont ensuite été adoptées par une grosse majorité du rap français. Toujours à l'affût de nouvelles tendances, Drake pourrait s’appuyer sur l’expérience de Jul sur ce type de sonorité et se servir du prétexte de l’album commun pour lui voler tous ses superpouvoirs.
Casey et Trippie Red
Ok, la connexion n’a aucun sens à première vue, mais il s’agit de deux artistes qui ont tenté, chacun à leur manière, d’hybrider rap et rock’n roll. Casey est bien plus radicale dans sa manière de procéder, elle pourrait donc emmener Trippie Red sur son terrain. De son côté, l’américain a livré l’an dernier Neon Shark VS Pegasus, un projet entre rap et pop-rock, avec une certaine réussite. Entre ses collaborations avec Zone Libre et ses performances au sein du groupe Ausgang, la rappeuse française a clairement fait des choix artistiques tranchés, et on la voit mal faire beaucoup de concessions artistiques pour rejoindre Trippie sur un terrain plus doux, on imagine donc un projet nerveux, rugueux, orageux et tourmenté. On ne mise pas énormément sur Trippie pour la nervosité, mais pour le tourment et les orages dans le crâne, on ne se fait aucun souci.