Comment réagirait le rap français à une apocalypse zombie ?

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Comment réagirait le rap français à une apocalypse zombie ?

Par
Jul et Vald
Jul et Vald

Vous avez déjà imaginé Orelsan, Ninho ou Jul dans l’univers de The Last of Us, The Walking Dead, ou Dawn of the Dead ?

Après avoir marqué en profondeur l’histoire du jeu vidéo, The Last of Us est également en train de réussir son pari à la télévision. Produite par HBO et diffusée en France par Amazon, la série est l’une des premières adaptations de jeu vidéo à obtenir un tel consensus critique. Même si le matériau d’origine, déjà très cinématographique, se suffisait à lui-même, les joueurs apprécient de retrouver l’univers et les héros qu’ils ont connu en 2013 puis en 2020, tandis que les spectateurs qui n’ont pas eu la chance de vivre les aventures de Joël et Ellie sur console peuvent enfin découvrir l’histoire sur petit écran, et s’offrir un joli cours de rattrapage.

L’un des principaux intérêts de l’histoire de The Last of Us réside dans ses personnages, leurs relations, et leurs traumatismes respectifs. Si l’on met de côté cet aspect du récit, THE LAST OF US est finalement une histoire d’apocalypse zombie assez classique, avec ses survivants déshumanisés, ses décors ravagés, et l’habituel rappel “les hommes restent plus dangereux, méchants et stupides que les morts-vivants”. TLOU a le mérite de traiter toutes ces questions avec beaucoup d’intelligence, et sans aucune forme de manichéisme.

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En revanche, il y a une question à laquelle ni le jeu, ni la série, n’ont pris le temps de s’intéresser : comment auraient réagi les rappeurs français face à une telle apocalypse ?

Jour 1 : le facteur Zeg P

Là où la majorité des fictions impliquant des morts-vivants justifie le début de l’apocalypse par un virus qui mute ou une expérience de laboratoire qui dégénère, The Last of Us a le bon goût de proposer une explication scientifiquement crédible, et un tant soit peu originale : une infection par les cordyceps, ces champignons réels qui parasitent des insectes ou araignées. Un autre facteur de contamination, plus fantaisiste mais tout aussi viral, pourrait cependant prendre forme : une attaque par ondes acoustiques. Cette technologie, dont l’existence n’est pas prouvée, fait partie des hypothèses qui expliqueraient les symptômes éprouvés par les victimes du syndrôme de La Havane depuis 2016.

Avec un petit effort d’imagination, une attaque de ce type pourrait bien être à l’origine d’une grosse pandémie. Il suffirait qu’un single de Zed P, le mec derrière Ne reviens pas, La kiffance ou Fade Up, soit calibré de la bonne manière. En diffusant accidentellement la fréquence responsable de dommages irréversibles au cerveau, provoquant un état équivalent à celui d’un zombie, le beatmaker d’Affranchis Music deviendrait à son insu responsable de la fin du monde. Étant donnée l’efficacité de ses singles, le titre serait écouté par toute la France en quelques heures, sans compter les streams engrangés à l’étranger, en plus du risque d’une épidémie dans certains pays hébergeant des fermes à streams.

Jour 2 : La torche et la batte

Après 48 heures de pure apocalypse, la population humaine a perdu plus de 70% de ses effectifs. Les survivants sont ceux qui ont eu beaucoup de chance, ceux qui étaient armés, et ceux qui sont parvenus à se retrancher loin, très loin du monde extérieur. Côté chance, on peut par exemple citer Orelsan : au moment où l’épidémie a exposé, il était séquestré en studio par Vald, qui refusait de le relâcher avant de lui avoir fait signer un contrat l’obligeant à enregistrer un album commun. Cachés dans une cabine insonorisée pendant 72 heures, les deux rappeurs ont fini par sortir, armés chacun d’une arme : une torche pour l’aulnaysien, une batte de baseball pour le normand.

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Evidemment, on ne va pas bien loin avec une torche face à une armée de zombies, Vald finit donc dévoré avant même d’avoir pu passer la porte du studio. Orelsan s’en sort mieux et parvient à fuir au volant d’une Nissan Micra. Objectif : fonder une nouvelle Civilisation.

Jour 3 : Nouveau record pour Ninho

Peu de rappeurs français ont survécu à l’apocalypse : la plupart ont été trahis par des proches, des jaloux, des rageux, et autres envieux ; certains ont été littéralement dévorés ; d’autres, enfin, ont simplement été contaminés par le virus, et font désormais partie des hordes de mangeurs de chair humaine. C’est le cas de Ninho, qui se trouvait malheureusement sur la scène de Bercy au moment où les premières vagues de zombies ont déferlé. Réfugié en coulisses, il n’a pas pu résister longtemps aux 20.000 personnes présentes dans la salle.

Errant parmi les morts-vivants pendant deux jours, il est finalement repéré par l’un des survivants : Sébastien Farran, ex-manager de NTM ou de Johnny Hallyday, qui arpente alors les rues de Paris à la recherche d’eau potable, de nourriture et de médicaments. Attiré par l’odeur de chair fraîche, Ninho est facilement capturé, avant d’être conduit dans l’un des derniers studios d’enregistrement épargné par l’apocalypse**. Enfermé en cabine, Ninho enregistre en quelques heures un album complet de grognements autotunés.**

L’album est publié tel quel sur les plateformes, sans aucun mix ni mastering. Il faut faire vite : Sébastien Farran sait que le réseau internet mondial va finir par s’effondrer, et il veut au moins avoir le temps de constater les chiffres en mid-week. Trois jours plus tard, l’info tombe : le single Grrhumphroaaaar cumule 50.000 équivalents-vente. Ninho devient le premier mort-vivant certifié.

Jour 8 : La résistance s’organise à Sevran

Alors que la planète entière a sombré dans le chaos, de petites poches de résistance parviennent tant bien que mal à subsister. Du côté de Sevran, par exemple, c’est une vraie petite armée qui s’est mise en place, et qui entreprend de nettoyer les rues des hordes de morts-vivants. Les tensions qui pouvaient exister avant la crise planétaire ont laissé place à une belle solidarité. Sous l’impulsion de Stavo, une vraie hiérarchie militaire a été mise en place, avec, au plus bas de l’échelle, des guetteurs disposés pour surveiller les mouvements des zombies. Au milieu de la ville, alors que tout le monde a accepté de rentrer dans les rangs pour survivre, un homme cagoulé marche seul. Kalash Criminel passe ses journées à écraser des têtes, que ce soit avec sa batte de baseball entourée de fil barbelé, ou avec sa paire de

Timberland. Dans sa croisade solitaire, il est parfois rejoint par un barbu assis à la fenêtre d’une Audi noire, kalachnikov en main, visant les têtes des zombies.

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Jour 87 : Jul découvre la pandémie

Enfermé depuis trois mois en studio pour y enregistrer un double-album et un projet gratuit, Jul n’a vu ni la lumière ni le moindre être humain pendant toute cette période. Totalement déconnecté du monde extérieur, plongé dans l’écriture et la composition de nouveaux morceaux, il n’a pas remarqué que la planète s’était effondrée. C’est au moment de publier l’album sur les plateformes qu’il s’est rendu compte d’une anomalie : aucun réseau internet disponible. Sorti du studio pour essayer de capter un peu de 4G avec son téléphone, il s’est alors rendu compte de l’effondrement de la civilisation. Première réaction : “au moins ça fera moins de traîtres à surveiller”, avant de faire un demi-tour, et de retourner en cabine : “en attendant que les gens reviennent, je vais faire un autre album pour ma team”.