Evil Empire, la BD qui confronte rap et politique

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Evil Empire, la BD qui confronte rap et politique

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Evil Empire, la BD qui confronte rap et politique
Evil Empire, la BD qui confronte rap et politique
© Radio France

Ce nouveau comics tout juste arrivé des Etats-Unis est particulièrement d'actualité puisqu'il y est question d'élections présidentielles américaines, de fracture entre la jeunesse et la politique et de la liberté menacée au profit de la sécurité.

Couverture
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EVIL EMPIRE VOLUME ONE © Glénat

Un rap véritablement critique à l'égard du monde politique et qui devient une force d'opposition, ça vous fait rêver ? C'est ce que vous propose le scénariste américain Max Bemis avec cette BD au dessin typiquement américain : plutôt réaliste, tout en contraste entre noir et couleurs.

L'histoire ? Imaginez vous en Californie en 2040, dans une Amérique devenue paranoïaque, ultra sécuritaire et où les hommes politiques sont définitivement fous.

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Une Keny Arkana version US

La société glisse doucement mais fatalement vers une dictature sanglante. Au milieu de tout ça, une jeune rappeuse, Reese, qui est un peu une Keny Arkana version US sans l'accent marseillais, clame à tout-va des textes corrosifs à l'encontre des sbires qui dirigent le pays.

Sa vie bascule complètement un soir après un concert, quand un candidat aux élections américaines pas vraiment sain vient la rencontrer dans sa loge. On ne vous en dit pas plus.

Des punchlines bien senties

Au menu dans cette BD : des débats, des éclats de voix, du sang aussi... Et du rap ! Les textes de Reese, pleins de fougue, contiennent quelques punchlines que beaucoup de vrais rappeurs ne renieraient pas. Elles sonnent évidemment mieux en VO, et sont laissées telles qu'elles d'ailleurs, avec une traduction française ajoutée.

La jeune rappeuse rejette en bloc une société qui a complètement dérapé en l'espace de 25 ans : le peuple est furieux, les politiciens sont assis sur la cocotte minute et répriment la colère par le sang (mais alors, beaucoup de sang). Le décalage entre la virulence des propos de Reese -qui ne sont que des mots- d'un côté et les effusions de sang des autorités de l'autre fait froid dans le dos. L'opposition tombe parfois dans le cliché mais c'est souvent efficace, avec des dialogues brutaux, sans détours, une idée de fond qui reste intéressante et finalement peu exploitée dans la bande dessinée.

Et ce n'est qu'un début, puisque l'auteur a prévu une suite à ce premier tome.