Jok’Air : sa discographie solo décryptée

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Jok’Air : sa discographie solo décryptée

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Jok'Air (Mister Fifou)
Jok'Air (Mister Fifou)

A l'occasion de la sortie de son nouvel album "VIème République", focus sur l'un des rappeurs les plus productifs et polyvalents de sa génération.

Avec huit projets solo en trois ans, Jok’air s’est constitué une discographie extrêmement fournie, d’autant que ses albums ont tendance à être construits sur des tracklists longues. Déjà très productif avec la MZ entre 2013 et 2016 avec six projets, Jok’Air est clairement l’un des rappeurs les plus productifs de France. Éclectique et désireux de proposer un certain nombre de nuances à sa musique, il navigue entre ses influences, tirant tour à tour du côté de la pop, de la trap, de l’électro ou du rock’n’roll. On fait le point sur sa discographie solo, l’occasion de se rendre compte de sa polyvalence et de la diversité de ses aspirations. 

Février 2017 : "Big Daddy Jok"  

Première tentative solo de Jok’Air après la séparation de la MZ, Big Daddy Jok confirme le potentiel senti au cours de son aventure collective. Le rappeur y parle beaucoup plus de lui-même, fait valoir son ambivalence entre rap et chant, et pose tranquillement les bases de ce que sera sa discographie individuelle.  

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Le morceau représentatif : La mélodie des quartiers pauvres, un morceau à part, qui reste considéré par de nombreux auditeurs comme le meilleur titre de sa discographie. Initialement prévu pour le deuxième album de la MZ, ce single mélancolique vaut à Jok’Air énormément de retours positifs, en particulier de la part d’autres rappeurs, qui saluent sa performance. Avec ses choeurs, son clip en noir et blanc, et son texte entre introspection et universalité, Jok’Air fait un véritable sans-faute. 

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Le feat à retenir : Jok’Air parle beaucoup de femmes, et s’il sait parfois faire preuve de romantisme, il est souvent très cru et phallocentré. Sa collaboration avec Debbie Sparrow a le mérite de livrer un discours différent : Jok’Air se rend compte des difficultés vécues par les femmes au XXIème siècle, en particulier dans le monde du travail, et invite la chanteuse pour appuyer son propos. 

Juin 2017 : "Je suis Big Daddy"  

Moins de 6 mois après Big Daddy Jok, le rappeur de la rue Chevaleret remet déjà le couvert avec un projet plus ambitieux : 16 titres, des featurings en pagaille, des singles forts, et l’accent mis sur le visuel, avec des clips tournés à Cuba ou en Californie. 

Le morceau représentatif : Je suis Big Daddy, qui est à la fois le titre qui donne son titre à la mixtape, celui qui ouvre le projet, et le single principal. Jok’Air en profite d’ailleurs pour évoquer ses ambitions, justifiant par la même occasion sa gross productivité : “_J'ai travaillé toute la journée, woh j'ai charbonné toute l'année / Mon plus grand cauchemar serait de stagner / Ne plus avancer, ne plus avoir de force pour rame_r”

Le feat à retenir : Cigarette, déjà parce qu’Alkpote y est crédité en tant que Serge Gainzbeur, un alias qu’il empruntait énormément au cours de ses premières années de carrière ; ensuite parce que les connexions entre les deux artistes sont toujours très efficaces ; et enfin pour le traitement réussi de la thématique. 

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Septembre 2017 : "Jok’Pololo"  

Une fois lancé en solo, Jok’Air ne s’arrête plus, comme s’il avait été muselé par le passé et enfin lâché avec une rage et un appétit considérables. Projet court (5 titres) publié par surprise le jour de l’anniversaire du rappeur, Jok’Pololo n’est pas forcément la ligne la plus importante de sa discographie, mais constitue au moment de sa sortie un bon encas pour ses fans. 

Le morceau représentatif : Hypocrite, qui, comme son nom l’indique, traite de trahison, de fausses amitiés, et de confiance. Pour le public, difficile de ne pas faire le rapprochement avec l’histoire de la MZ, même si les noms de Dehmo et Hache-P ne sont pas cités. Au delà du propos, Hypocrite est un titre qui brille par son ambiance très posée, parfaitement en phase avec l’interprétation du chanteur. 

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Le feat à retenir : Ce n’est pas sérieux, un titre qui évoque l’adultère, en featuring avec Lili Poe. Jok’Air apparaît torturé par sa double-relation, entre remords, peur de se faire attraper, et sentiments contradictoires. 

Mai 2018 : "Jok’Rambo"

Une fois n’est pas coutume, Jok’Air prend son temps avec d'enchaîner sur un nouveau projet. Premier véritable album de sa discographie, Jok’Rambo est considéré comme le projet qui doit lui faire franchir un cap : plus ambitieux, il est même accompagné d’un documentaire d’une heure sur la conception du disque, avec beaucoup d’images personnelles. 

Le morceau représentatif : Mon survet’, qui reste à l’heure actuelle l’un des plus gros succès de Jok’Air, et qui prouve une fois de plus sa capacité à prendre une thématique assez anodine pour en faire un titre complet. Le clip est particulièrement efficace, avec des guests de luxe (Alkpote, Sadek, Mister V), et une image entrée dans la légende

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Le feat à retenir : Daddy, avec (encore) Lili Poe mais aussi Madame Monsieur. Un titre qui joue sur la polyvalence de Jok’Air, cette fois-ci ouvert sur une expérimentation entre pop, variété française et électro. 

Mars 2019 : "Jok’Travolta"  

Un peu moins d’un an après son premier véritable album, le Jok’ enchaine avec le deuxième. Jok’Travolta est un projet qui exprime le respect et l’amour du rappeur envers sa fan-base. Il s’ouvre sur Pour mes supporters, un titre qui, entre deux thématiques classiques chez lui (“j'aime les grosses liasses et les grosses fesses, l'herbe crasse, l'alcool, la musique et l'sexe”), sonne comme un témoignage de gratitude envers ses auditeurs. 

Le morceau représentatif : Club des 27, qui joue sur le côté rockstar de Jok’Air, déjà appuyé par le passé et de plus en plus présent dans ses visuels. Heureusement pour tout le monde, le rappeur survit finalement à sa vingt-septième année d’existence. 

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Le feat à retenir : Laylow sur Gangster & Gentleman : d’abord pour la référence au Roi Heenok, qui fait toujours plaisir ; ensuite parce que les connexions Jok’Air - Laylow aboutissent toujours sur quelque chose d’original. 

Bonus : La “version augmentée” publiée en juin 2019, avec énormément d’invités, de Isha à Alkpote en passant par Hatik, Juicy P ou Ruskov, qui permet à Jok’Travolta d’aller chercher le disque d’or un an plus tard. 

Mars 2020 : "Jok’Chirac" 

La référence à Jacques Chirac ne plaît pas à tout le monde, l’ancien Président de la République traînant quelques grosses casseroles derrière lui. On imagine que Jok’Air le name-droppe surtout pour son image de gangster et gentleman, et pour la célèbre photo dans le métro, joliment détournée en cover du projet. 

Le morceau représentatif : Tu me soupçonnes (feat Ceylane), un titre qui traite une fois de plus de la question de l’adultère. A en croire le nombre de fois où Jok’Air évoque l’infidélité tout au long de sa discographie, on souhaite beaucoup de courage à la femme qui décidera de lui faire confiance sur le long-terme. 

Le feat à retenir : Sa maire aux mères, avec un casting assez fou : Diddi Trix, Sadek, Luv Resval et Alkpote. Etant donné le profil des invités, et contrairement à ce que laisse penser le titre du morceau, on vous déconseille de le jouer pour la fête des mères.  

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Décembre 2020 : IVème République  

Dernier projet en date de Jok’Air, et quatrième album officiel de sa discographie. Rayon invités, pas de bouleversement : l’équipe proche du rappeur (Chich, R.O.C Gang), des collaborations déjà entendues mais toujours efficaces (Laylow, Mallaury), et des voix féminines (Chilla, Le Juiice). 

Le morceau représentatif : Je vous dis merci, un titre qui résume l’univers de Jok’Air : la pauvreté qui l’a marqué, la revanche sur les traîtres, les défaites, la gratitude envers ceux qui l’ont soutenu, la satisfaction d’avoir réussi. 

Le feat à retenir : Nos Souvenirs avec Chilla, une combinaison qui se révèle très pertinente, l’un et l’autre se retrouvant à mi-chemin entre le rap et le chant, et potentiellement un très bon single, capable de porter le projet vers le haut s’il est suffisamment exploité. 

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