Le Breaking débarque officiellement aux Jeux Olympiques 2024 à Paris
Par Yasmina BenbekaïEnfin ! Le Comité International Olympique vient d‘annoncer officiellement l’arrivée de la discipline breaking aux JO de Paris en 2024. Un événement pour la communauté break en France qui aura, avant ce grand rendez-vous, un calendrier bien chargé.
Depuis ce lundi 07 décembre 2020, c’est désormais une certitude, pour la première fois il y aura bien des breakeurs et des breakeuses aux Jeux Olympiques.
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Le breaking enfin reconnu comme sport olympique
En 2018, le break avait fait son apparition aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires (Argentine). Le jeune calaisien Bboy Martin, alors âgé de 16 ans, avait remporté la médaille d’argent. Le breaking rentre donc, cette fois-ci, dans la cours des grands et Martin, fort de cette expérience, est encore plus motivé : "Depuis que j’ai commencé la danse je m’entraîne pour faire les plus grosses compétitions. Là, ils ont annoncé les JO je vais me préparer pour les JO. Je vise la médaille d’or c’est le plus gros objectif."
Bgirl Sarah Bee. « Le but c'est 2024 et c'est chez nous, faut ramener la médaille à la maison, faut représenter la France »
La préparation pour Paris 2024 a déjà commencé. Bboy Martin fait partie de la liste des sportifs de haut niveau établie par la fédération française de danse tout comme la breakeuse Sarah Bee, originaire de Chenôve (près de Dijon). Sarah est l’une des meilleures breakeuses en France, elle pratique sa passion depuis 20 ans : "_C'est une opportunité pour nous en tant qu'artistes-athlètes de se présenter sur cette plateforme-là__. Ce sera peut-être le dernier tremplin de ma carrière parce que j'aurai 35 ans en 2024. Je pense qu'après, j'arrêterai de m’entraîner à ce niveau-là. Je vais me donner à fond et pousser mes limites. Le but c'est 2024 et c'est chez nous, faut ramener la médaille à la maison, faut représenter la France._"
La fédération française de danse, en charge du breaking, travaille depuis les JOJ à structurer la discipline au niveau national, notamment à travers des accompagnements des artistes-athlètes. Bboy Martin a pu continuer à s’entraîner dans une salle alors que toute la France était confinée. Cette dérogation lui a permis de ne pas perdre le rythme des entraînements intensifs. Lors des rassemblements à l’Insep (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance), Martin peut également accéder aux soins prodigués aux sportifs. "Dans ce genre d’endroits, tout est à disposition des sportifs, les bains chauds et froids et l’accès aux kinés et ostéopathes. J’ai appris que j’avais des petites blessures un peu partout. Sans eux, j’aurais encore mal à la cheville."
Quand à Sarah Bee, elle a bénéficié d’une bourse de la part de la Caisse d’Epargne Franche-Comté Bourgogne : "_C'est le plus gros soutien que j'ai eu dans ma carrière. Sans cette bourse, je ne tiendrais pas, surtout dans la situation sanitaire actuelle__. Ça me permet de rester motivée, de rester focus sur mon objectif et de mettre toute mon énergie et mon temps dans mon entrainement, c'est royale._"
Abdel Mustapha, entraîneur coordinateur national du breaking aux JO Paris 2024, actif depuis les JOJ, est soulagé de l’annonce officielle : "Jusqu’à maintenant, on marchait sur des œufs. Cette annonce nous permet de travailler sereinement. Les JO, c'est dans 3 ans et demi, c'est loin et, en même temps, c'est proche."
Bboy Junior « Il y a ce côté sportif athlétique certes mais y a aussi cette touche artistique, c'est un ressenti, un état d’esprit, j'espère que tout ce côté artistique ne va pas perdre en importance »
De l'espoir mais aussi des craintes
Bboy Junior, un des meilleurs breakeurs français, est satisfait de l’arrivée du breaking aux JO mais émet quelques réserves : "C'est un plus, d'autres portes vont s'ouvrir, c’est une manière de démocratiser encore plus notre discipline. Mais il y aussi des craintes. Notre discipline c'est un mélange de sport et d’art. Il y a ce côté sportif athlétique certes mais il y a aussi cette touche artistique. C'est un ressenti, un état d’esprit. J'espère que tout ce côté artistique ne va pas perdre en importance. Et il y a une autre crainte c'est ce côté séparation, notre culture a pour but de réunir des gens et de donner sa chance a tout le monde. _Et là j'ai l'impression qu'il y aura des clivages : filles, garçons, personnes handicapés et je ne sais pas jusqu’où ça va aller__._ Et puis il y a la question du système de jugement de notation, qui jugera cette compétition ?Tout dépend comment les choses se feront."
Autant de questions et de doutes qui ne manqueront pas d’être soulevés par la communauté break en France lors des rencontres prévues dès l’année prochaine.
Entre janvier et mai 2021, des qualifications auront lieu partout en France. Les qualifiés se retrouveront en juin 2021 au championnat de France. "_Ce sont des qualifications ouvertes à tous__. Ceux qui ont des résultats dans le circuit des compétitions pourront entrer en liste de haut niveau et avoir une préparation pendant un an, à partir du mois de novembre_" explique Abdel Mustapha qui annonce également la création imminente du site FFD Breaking pour connaitre le calendrier des battles à venir.
Au-delà de la compétition, les artistes-athlètes se retrouveront à six reprises à l’Insep ou, au niveau régional, dans les Creps (centres de ressources, d’expertise et de performance). Par ailleurs, un tour de France est également en préparation non seulement pour poursuivre l’entrainement mais aussi pour rencontrer les publics associatifs et scolaires. La prochaine rencontre entre les breakeurs de la liste des sportifs de haut niveau et le public aura lieu à Arras (Pas-de-Calais) du 13 au 15 janvier prochain.