Pas de rupture de masques pour Emmanuel Macron, les syndicats de soignants s'insurgent
Par Team Mouv'Emmanuel Macron affirme que "nous n'avons jamais été en rupture" de masques, les déclarations du Président ont fait bondir les syndicats de soignants qui alertent le gouvernement, depuis le début de la crise, sur le manque de matériel.
Le stock de masques est une source d'interrogations depuis le mois de mars, cet objet de protection est devenu, au fil des semaines, aussi convoité qu'un verre en terrasse... Entre les témoignages sur les réseaux du personnel soignants dénonçant leurs conditions de travail, dû au manque de matériel et de la guerre diplomatique entre acheteurs de toutes nationalités, venus au pieds des avions pour se les procurer. Les déclarations du Président de la République ont beaucoup surpris et les syndicats de soignants qui alertent les autorités, depuis le début de la crise, sur le manque d’équipements.
Dans un reportage diffusé sur BFMTV, Emmanuel Macron déclare, sans préciser le modèle de masques :
"Il y a eu une doctrine restrictive pour ne jamais être en rupture que le gouvernement a prise et qui je pense était la bonne. Il y a eu ensuite un approvisionnement renforcé et une production renforcée et nous n’avons jamais été en rupture. Ce qui est vrai, c’est qu’il y a eu des manques, qu’il y a eu _des tensions__, c’est ça qui faudra regarder pour le corriger."_
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Pourtant, dés le 20 mars, le gouvernement a reconnu des difficultés d'approvisionnement, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a reconnu que les masques "ont mis du temps à arriver sur le terrain", il déclare, devant le Sénat :
_"Nous étions un pays, hélas pas préparé du point de vue des masques et des équipements de protection, en raison d’une_ décision prise il y a neuf ans. Si nous avions eu un milliard de masques chirurgicaux et 600 millions de masques FFP2 comme c’était le cas en 2010, personne ne parlerait des masques."
La porte parole du Gouvernement, Sibeth Ndiaye déclare, toujours le 20 mars, que la France disposait "au début de cette crise, en 2019, de 140 millions de masques chirurgicaux, dont, une partie non utilisable car destinée aux enfants" et "Nous n’avions pas de masques FFP2 en stock."
Des propos qui résonnent différemment après la déclaration du chef de l'Etat... D'ailleurs, Médecins du Monde aimerait avoir plus de précisions :
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Le Syndicat infirmier a réagi :
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Une chronologie des faits et des déclarations établie par 20 minutes, nous permet de comprendre que la manque de matériel est bien réel et ce, depuis le mois de mars :
Comme le 6 mars, Patrick Solera, président de la Fédération des syndicats dentaires libéraux, confiait à l’AFP que les masques FFP2 étaient introuvables : _"Alors que, dans notre métier, nous devons gérer chaque jour des projections de sang et de salive, nos fournisseurs nous ont écrit hier [le 6 mars] qu’__ils ne pourraient plus nous fournir en masques chirurgicaux_ d’ici la fin mai car tout a été réquisitionné."
Plusieurs syndicats de médecins et d'infirmiers ont décidé de saisir le Conseil d'État, pour " atteinte grave et illégale portée par l'État à l'intégrité physique" du personnel hospitalier mais aussi de la population en général.
En avril, le Syndicat national des professionnels infirmiers dénonce "les manques (qui) perdurent". Une enquête réalisée (entre le 31 mars et le 4 avril) en ligne, auprès des personnels de santé, met en évidence que plus de la moitié des sondés (soit 53 %) "constate un manque" de modèles chirurgicaux et plus des trois-quarts (81 %) de modèles FFP2.
Le 7 mai, Olivier Véran annonce la distribution de 100 millions de masques à destination des soignants, des malades et des personnes fragiles. De plus, le gouvernement a largement encouragé la création de masque en tissu lavables à destination du grand public.