Frankenstein en BD : la meilleure adaptation depuis l’écriture roman

Frankenstein - : Mary Shelley Frankenstein
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Un classique de la littérature adapté en noir et blanc dans une BD de Georges Bess, fidèle à l'œuvre de Marie Shelley...

Georges Bess, qui avait déjà adapté Dracula en BD il y a 3 ans, s'est attaqué à un autre monument de la littérature gothique et fantastique : Frankenstein. Tout est en noir et blanc, les graphismes sont magnifiques, le découpage des cases est impressionnant, les textes sont profonds, conformément à l'esprit sombre du roman d'origine. Frankenstein est un des premiers romans de science-fiction de l’histoire, écrit par une jeune anglaise de 18 ans : Mary Shelley. En 1816, elle passe l’été en Suisse avec son amant, le poète Percy Shelley, chez un autre poète anglais : Lord Byron. Ils sont une quinzaine, il pleut, ils s'ennuient à cause du mauvais temps permanent et se lancent alors un défi : chacun doit écrire l’histoire la plus terrifiante possible. Mary Shelley fait un cauchemar qui lui inspire l’histoire de ce monstre devenu un pilier de la pop culture. De Hulk (dans la première édition de 1962, il ressemble beaucoup au monstre difforme de Shelly, avec un teint de cadavre gris) à la Famille Adams en passant par un manga en 1994, des dessins animés et plus de150 films qui mettent en scène cette créature. Et 200 ans plus tard, la BD de Georges Bess est  l’adaptation la plus fidèle au roman qui ait jamais existé.

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Si le mythe est très connu, l'histoire l'est moins : celle d’un savant fou, Victor Frankenstein, obsédé par l’idée de créer la vie, qui décide d’animer à l'aide la foudre une créature fabriquée avec des cadavres humains qu’il récupère dans les cimetières. Il donne vie à un monstre colossal, doté d’une force surhumaine, mais devant la laideur de sa chose, il s’enfuit, dégoûté par ce qu’il a fait, et la créature se retrouve livrée à elle-même... Le monstre n’a jamais de nom, il est appelé « le monstre » ou « la créature », et au départ c’est un être sensible, bienveillant, qui demande qu’à être aimé, comme un bébé qui vient de naître. Sauf qu’il est tellement hideux qu’il fait peur : il est frappé par des hommes, attaqué par des chiens, et il se retire dans la forêt où il vit comme une bête, en communion avec la nature. Il se cache dans une ferme, où il apprend à parler, à lire, à comprendre le langage des humains, et il se rend compte qu’il est un monstre et qu'il n'est pas à sa place sur terre. Il a beau sauver une petite fille qui se noie dans une rivière ou devenir ami avec un vieil aveugle, à chaque fois les hommes le chassent violemment. Il est maudit, condamné à la solitude et au rejet. Du coup, il devient fou de rage, il développe une haine sans limite envers les humains et décide de se venger de son créateur, le docteur Frankenstein, en tuant tous ses proches.

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Si le mythe de Frankenstein est si répandu et encore actuel, c'est parce qu'il aborde des questions universelles et nous parle de la nature humaine. Le monstre a deux besoins primaires : comprendre le monde autour de lui et donner ou recevoir un peu d’amour, deux besoins qu’on a tous en nous. Frankenstein pose aussi une question. Qui est le plus méchant : une créature naïve, à qui les humains vont apprendre la douleur, la haine, le malheur, la laideur, qui dit « si je peux pas inspirer l’amour, j’inspirerai la peur », ou son créateur, qui s’est pris pour un dieu ? C’est une histoire qui questionne la création de l’homme par l’homme, un thème hyper moderne avec le développement de l’intelligence artificielle. Et puis le rejet permanent dont il est victime raconte aussi la peur de ceux qui ne nous ressemblent pas ou qu’on ne connait pas, un thème qui revient souvent dans l’actualité. Avec un fin sans espoir, où  « un monstre qui hante la banquise, va pleurant et hurle sa souffrance, sa solitude et son malheur… »

Bref, cette BD est un chef-d’œuvre, elle est sombre, mais il y a de la beauté dans cette noirceur. Lisez-la lentement, appréciez les détails, profitez de chaque mot, pour commencer l’année il n'y a pas mieux.

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