Le robot le plus marquant de la pop culture revient dans une bande dessinée aux ventes record. 5 auteurs français ont écrit la suite des aventures d'Actarus dans un esprit fidèle à l'oeuvre originale et aux exigences de notre époque.
Goldorak revient dans une BD sortie mi-octobre qui connaît un succès monstre (un des auteurs s’est félicité d’être devant Zemmour en termes de ventes), avec une tournée de dédicaces dans une dizaine de villes depuis octobre et de nouvelles dates programmées pour 2022.
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Un manga japonnais adapté en animé
A l'origine, Goldorak est un manga japonais de Go Nagai qui s’appelait Mazinger Z. Le fabricant de jouets Bandai a commandé une adaptation en animé, sortie au Japon sous le nom de UFO Robo Grendizer, puis exportée en France sous le nom de Goldorak (un choix de nom totalement arbitraire, contraction de Goldfinger - le 3ème James Bond - et de Mandrake le magicien).
74 épisodes, diffusés à lé télévision entre 1978 et 1980, qui sont d’ailleurs disponibles gratuitement en replay sur France 4, pour raconter les aventures du prince Actarus et de son robot géant piloté de l’intérieur, avec ses astéro-haches, ses mégavolts et ses fulguropoings. Dans l’histoire originale, Actarus est exilé sur la Terre après le massacre de son peuple par les forces maléfiques de Vega...
Un mix réussi entre le manga, la BD franco-belge et l'esthétique des comics
La bande dessinée est l’oeuvre de 5 artistes français : Xavier Dorison (au scénario, également auteur d'Undertaker), Denis Bajram (histoire et dessin), Brice Cossu (dessin), Alexis Sentenac (dessin) et Yoann Guillo (coloriste), qui ont travaillé en étroite collaboration, chacun repassant sur le travail des autres. En 2016, ils ont demandé à Go Nagai, le créateur de Goldorak, l'autorisation de continuer son œuvre, et il ont eu sa bénédiction. Xavier Dorison dit qu’ils voulaient "respecter l’esprit de la série qui mélangeait de l’épique, du tragique et de l’humour, voire du grotesque – des choses qui normalement ne vont pas ensemble, sauf chez Shakespeare", et on trouve tout ça dans la BD, qui est un mix réussi entre le manga, la BD franco-belge et l'esthétique des comics.
Goldorak s'adresse autant aux nostalgiques qui ont été frustré par la fin du dessin animé qu'à celles et ceux qui découvrent ces personnages devenus adultes, plus mûrs. À l'image de la série, la bande dessinée est traversée par des thèmes universels. Le milieu des années 80 a été marqué par le débat sur la violence de Goldorak et des animés diffusés dans son sillage, autour de psychologues et des politiques comme Ségolène Royal (qui parlait carrément de "dégradation de la poésie et de beauté").
Ils passaient tous à côté du message de Goldorak, qui met en scène un héros tourmenté par les horreurs qu’il a vécues, et qui mettait déjà en lumière la problématique écologique (avec des références au changement climatique, à la montée des océans). Dans la BD, on retrouve cette force du récit centré sur le traumatisme. Actarus est hanté par la destruction de sa planète et de son peuple, par les guerres qu'il a menées, et son robot lui surpuissant permet de surmonter le traumatisme. Un thème qui parle aux plus jeunes comme aux adultes. (À ce propos, Go Nagai a d’ailleurs affirmé que "Goldorak offrait aux enfants la possibilité d’être plus forts que leurs parents").
La question de la violence et du pacifisme
Actarus reste un réfugié, qui a vaincu Vega dans le passé mais qui n’a pas vaincu ses démons personnels, et la BD raconte aussi cette lutte avec lui-même. Elle pose également des questions morales : est-ce qu’Actarus a toujours bien agi ? Les méchants ont-ils des excuses ? Sont-ils vraiment méchants ? Pourquoi certains d’entre eux sont-ils malheureux ? Elle interroge aussi la violence et le conflit entre le pacifisme d'Actarus et les moyens qu'il emploie : en grandissant, on accepte que la violence ne permet pas de résoudre les problèmes et qu'il faut trouver une alternative…
Goldorak est bien plus qu’un robot de la pop culture, c’est un récit qui est rentré dans le patrimoine culturel de l’humanité, et cette BD le rappelle avec force, en respectant tout le monde : l’œuvre originale, le dessin (magnifique, avec des couleurs parfaites) et les lecteurs.
Programmation musicale
- 12h52
Fantôme
L'équipe
- Production