Racisme, mépris, agression : les livreurs disent stop

Publicité

Racisme, mépris, agression : les livreurs disent stop

Par
Livreur Yandex Food (Photo: Valery Sharifulin\TASS via Getty Images)
Livreur Yandex Food (Photo: Valery Sharifulin\TASS via Getty Images)
© Getty

Le Collectif des livreurs autonomes appelle à un rassemblement.

"Respect pour les livreurs. Stop insultes-agressions-racisme – mépris-dévalorisation." Ce sont les mots que l'on peut lire sur la banderole du Collectif des livreurs autonomes des plates-formes (CLAP). Ils ont appelé à se rassembler ce vendredi 18 juin, place de la République pour lutter contre les discriminations faites aux livreurs. Cette manifestation fait écho aux récents évènements et agressions racistes qui ont eu lieu en France. 

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

"Moins on est payé moins on est considéré"

Selon le porte-parole du collectif CLAP, Jérôme Pimot , "le livreur coûte tellement peu cher et le client paye tellement peu pour se faire livrer que c'est ça qui met dans la tête des gens ce rapport à l'esclavage". "Moins on est payé moins on est considéré", affirme-t-il à France Bleu. M. Pimot souligne que 50.000 livreurs en France, sont pour la majorité issus de pays africains et que "ces situations, c'est leur quotidien". En d'autres termes, la médiatisation récente de ces abus n'est que la partie émergée de l'iceberg. 

Publicité

Livreur, un métier dangereux physiquement et mentalement

« Dépêche-toi, esclave. Je vais te donner un centime, tu mérites que ça. » ces propos racistes ont été envoyés par un cliente de Laval le 14 mai à Yaya Guirassy, un livreur d'origine guinéenne. Dans un article de nos confrères du journal Le Monde, il se confie : « Je suis blessé moralement. En voyant le message, ma fille m’a dit : elle n’est pas gentille, cette dame. » M. Guirassy, père de deux enfants, a déposé plainte contre ces propos racistes et suit un psychologue. 

Une autre affaire, celle de Cergy-Pontoise a fait le tour des réseaux sociaux. Une vidéo filmée par Vitalina S., montre un livreur, Dieugrot Joseph ensanglanté. Il a été roué de coup par un homme. Filmé par la voisine du restaurant le Brasco, l'agresseur présumé, Mourad, s'en prend aussi à elle et l'insulte avec des propos racistes. Dans une interview pour Libération, le livreur d'origine haïtienne explique avoir été agressé parce qu'il écoutait du kompa en haut-parleur "pour se donner du courage". Il souligne être physiquement blessé mais c'est surtout mentalement que ses séquelles sont indélébiles. 

Suite a la médiatisation des actes racistes envers les livreurs, la plateforme Uber Eats a décidé de mettre en place un bouton "anti-discrimination" dès la fin de l'été selon Franceinfo. Les livreurs auront plus que besoin du soutien des plateformes avec l'ouverture des restaurants.