Camille Pépin : podcasts et actualités

Camille Pépin

Compositrice française (Amiens, 17 novembre 1990)

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Crédit photo : Camille Pépin © Aucun(e) - Natacha Colmez (Autorisation de l'artiste)
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Camille Pépin Compositrice française (Amiens, 17 novembre 1990) Grand prix Sacem, lauréate de la fondation Banque Populaire, cette jeune compositrice vit la création musicale avec passion, inspiration, et modernité.

Au commencement, la petite Camille danse. Mais elle se laisse plus émouvoir par les sonorités du piano et les morceaux classiques qu’elle découvre que par les pas techniques qu’elle doit suivre. L’apprentissage devient pluriel quand elle s’ouvre à la danse moderne, puis hip hop. Pour elle qui déploie son sens du rythme, les genres ne font pas « bandes à part », mais s’imprègnent mutuellement. Camille Pépin se met au piano, prend ses premiers cours dans sa ville natale de Picardie. Cet amiénoise est assidue et s’intéresse aussi au cor, auquel elle s’adonne. Son investissement grandit jusqu’entreprendre des trajets réguliers entre les conservatoires nationaux de région d’Amiens et de Paris, en passant par celui d’Aubervilliers-La-Courneuve. Mais la jeune musicienne ne se sent pas si à l’aise de jouer en public et prend davantage de plaisir à se délecter de lectures de partitions, à en déceler ces multiples particularités qui les rendent à ses yeux si empreintes d’intérêt. Comme naturellement, elle commence à composer et sa vocation prend un nouveau tournant lorsqu’elle intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Ce temple de l’apprentissage la mène à rencontrer certains mentors déterminants, parmi lesquels Thierry Escaich, Guillaume Connesson, et Marc-André Dalbavie. Les qualités de la jeune femme ne font pas de doute et son travail ressort félicité par cinq premiers prix dans les disciplines suivantes : orchestration, analyse, harmonie, contrepoint et fugue, ainsi que formes. Les perspectives de Camille Pépin s’ouvrent alors vers une carrière prometteuse. Exigeante, Camille a le sens du détail et trouve son équilibre en créant. Pour elle, l’acte créatif a ceci de proprement physique, et non seulement intellectuel. D’autant que, lorsqu’on lui demande quel serait son instrument favori, elle répond très spontanément par l’orchestre, un colosse qui lui donne l’occasion de jeter son dévolu sur son rapport au timbre instrumental. Pour Camille, l’orchestration est un véritable champ des possibles. Il n’est nul meilleur exemple pour soutenir cette vérité que le succès qu’engendra son œuvre « Vajrayana », lui valant, en 2015, de remporter le prix du concours Ile de créations aux côtés de l’Orchestre National d’Ile-de-France, mais aussi le Grand Prix Sacem Musique Symphonique dans la catégorie « Jeune Compositeur ». Cette œuvre subjugue et plaît, de par ses qualités d’orchestration et d’architecture d’un point de vue de la partition, mais par ailleurs pour ce qu’elle contient intrinsèquement, sur un plan quasi métaphysique. En effet, la compositrice, très attachée à l’univers spirituel et empreinte de lectures sur le sujet, s’inspire ici des éléments contenus dans la religion tibétaine : la terre, l’eau, le feu, le vent et l’espace, associant pour chacun d’eux un motif musical, lequel correspondant à un état psychique dans son unicité. Par ce succès remarqué sonnent pour la jeune femme les débuts d’une carrière internationale. On la réclame en Belgique, en Suède, en Allemagne, en Angleterre, en Hongrie… Camille s’affirme alors, plus enthousiaste que jamais, guidée tout à la fois par une volonté intransigeante et une passion vibratoire.

Les sources d’inspiration de Camille Pépin sont multiples. Habitée par l’univers des musiques de film depuis plusieurs années, la compositrice déploie ses notes comme un réalisateur ferait déferler ses images. Elle soutient aussi le fait qu’on puisse associer son répertoire à un certain lyrisme. Pour l’orchestre, elle se veut coloriste, emploie des motifs modaux, joue sur les différents registres, comme un peintre faisant resurgir nuances, contrastes, et à travers cela, des impressions, sensations. Camille puise également son inspiration à travers poésie –surtout de courts poèmes anglo-saxons, à l’instar des haïkus– et peinture. Ainsi par exemple, son œuvre pour harpe : « Nighthawks », a-t-elle été composée à partir d’un tableau d’Edward Hopper. Egalement, Camille dépeint les mythes, dieux, et forces de la nature. Citons sa pièce Lyrae qui traduit une étoile de la constellation de Sirius. Par ailleurs et en dépit de toute conception sectaire, elle se rend à l’écoute de projets pop ou hip-hop, en qualité d’arrangeur, affichant là un esprit moderne ancré dans son temps.

Au chapitre des distinctions, Camille Pépin reçoit des prix qui la classent parmi les plus grands espoirs de la composition française de sa génération : grand prix Sacem 2015 dans la catégorie ‘musique symphonique, jeune compositeur’, prix du public au Festival européen Jeunes Talents 2016, prix de l’Académie des Beaux-Arts 2017… On la retrouve également à l’affiche du festival Présences 2018, avec la création mondiale et commande de Radio France de son œuvre : The Road Not Taken. Elle est également invitée lors d’autres festivals : le Festival de Besançon, le Festival Messiaen, le Festival des Arcs, le Festival d’Aix-en-Provence ; ou évènements phares : les Sommets Musicaux de Gstaad, le Concours Long-Thibaud… Ses œuvres sont jouées par des orchestres prestigieux : l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National d’Ile-de-France, l’Orchestre du Capitole de Toulouse, l’Orchestre National de Lyon, l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine, l’Opéra de Rouen, mais aussi, l’orchestre symphonique de la BBC à Londres, l’orchestre symphonique de Malmö en Suède, etc. De 2018 à 2019, elle est invitée en résidence avec l’Orchestre de Picardie, puis, de 2019 à 2021, au festival international de musique de Besançon. En septembre 2020, son œuvre Avant les clartés de l’aurore est créée par l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck. Enfin, côté discographie, son premier disque : Chamber Music, sorti en 2018, inaugure des compositions écrites en 2016 et 2017, elles-mêmes inspirées de poèmes de jeunesse de l’auteur irlandais James Joyce, et provoque l’engouement de la presse musicale. Suit, en 2019, The Sound of Trees (titre tiré d’un poème de l’auteur américain Robert Frost, décrivant l’esprit de la forêt), un disque aux sonorités boisées, autrement et assurément convaincant, céleste et hypnotique, véritable fresque de la nature. Sans conteste, Camille Pépin n’a pas fini de nous surprendre.

Camille Pépin en 6 dates :

  • 2015 : création de Vajrayana à la Philharmonie de Paris avec l'Orchestre national d'Île de France
  • 2015 : Grand Prix Sacem Musique Symphonique catégorie ‘Jeune Compositeur’
  • 2017 : remise du Prix d'Encouragement Musique, décerné par l'Académie des Beaux-Arts
  • 2019 : Choc Classica de l’année pour l’album Chamber Music (NoMadMusic)
  • 2020/2021 : résidence au Festival International de musique de Besançon
  • 2020 : remporte la Victoire de la musique classique dans la catégorie « meilleur compositeur »

Camille Pépin en 6 œuvres :

  • 2016 : Kono-Hana, pour violoncelle (inspiré de la musique traditionnelle japonaise)
  • 2017 : Indra, Hommage à Lili boulanger (et à sa Vieille Prière bouddhique), pour violon et piano
  • 2018 : Early summer rain, pour marimba, violon et piano
  • 2019 : The Sound of trees, concerto pour violoncelle, clarinette et orchestre
  • 2019 : Feuilles d’eau de Silvacane, pour quatuor à cordes
  • 2021 : Aux confins de l’orage, pour orchestre

Site officiel

Biographie de la documentation musicale de Radio-France (mai 2021).

Crédit photo : Camille Pépin © Aucun(e) - Natacha Colmez (Autorisation de l'artiste)