Charles Mingus : podcasts et actualités

Charles Mingus

Contrebassiste, compositeur, pianiste jazz (1922 - 1979)

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Crédit photo : Charles Mingus ©Tom Marcello
Charles Mingus ©Tom Marcello
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Charles Mingus Contrebassiste, compositeur, pianiste jazz (1922 - 1979) Reconnu pour son influence immensurable sur le jazz autant comme contrebassiste que pianiste et même compositeur, Charles Mingus demeure aujourd’hui l’un des plus grands musiciens de l’histoire du jazz. Allant du be-bop au free jazz collectif, l’œuvre de Mingus fait preuve d’une multiplicité d’influences : la musique classique, le swing, le blues, le gospel, et le be-bop de Duke Ellington. Décrit comme « un homme noir aux Etats-Unis…en colère tous les jours », Mingus fait de sa musique une voix s’élevant contre le racisme et la traite des noirs en Amérique.

Né dans une base de l'armée américaine à Nogales en Arizona, Charles Mingus grandit dans le ghetto de Watts à Los Angeles, quartier sévèrement marqué par les violentes émeutes et discriminations raciales de l’été 1965. Mingus découvre la musique classique par ses frères et sœurs, et le blues, le gospel et la culture du « preacher » par ses parents qu’il accompagne régulièrement à l’église. Cependant, Mingus sera davantage marqué par le jazz de Duke Ellington, qu’il découvre à la radio à l’âge de huit ans. Alors qu’il apprend le violoncelle ainsi que le trombone, il s’initie à la contrebasse suite aux conseils d’un ami, car c’est un « instrument noir ». Il se forme auprès de Red Callender et Herman Rheinshagen avant de vite décrocher ses premiers engagements avec Buddy Collette, Lee Young, Louis Armstrong, Kid Ory, Lionel Hampton, Billy Taylor, Red Norvo, Art Tatum, Stan Getz, Charlie Parker et Bud Powell. Il fonde en 1953 son propre label, Debut, avec lequel il produit plusieurs enregistrements aux côtés de Parker, Powell, Dizzy Gillespie et de Max Roach. Alors qu’il commence à composer, les influences de gospel et de musique classique intègrent la musique de Mingus. S’éloignant de la virtuosité qui semble fasciner la musique de ses contemporains, il choisit d’explorer l’improvisation et surtout l’improvisation collective, notamment dans son album *Pithecanthropus Erectus * (1956), premier pas sur la voie de ce qui sera plus tard nommé le « free jazz ». Album clé dans l’œuvre de Mingus et dans l’histoire du jazz, Mingus abandonne le jazz tonal et mélodique, explorant plutôt les sons énergétiques et percussifs des instruments normalement réservés à la batterie.

Depuis son enfance, Mingus se montre violent face à tout exemple de racisme, quittant son orchestre de collège suite à un incident provoqué par le racisme du chef d’orchestre. Alors qu’il intègre en 1953 le prestigieux orchestre de Duke Ellington, il doit le quitter peu après suite à une altercation sur scène avec Juan Tizol, compositeur de Caravan, provoquée par une remarque raciste de ce dernier. Mingus démontre de nouveau sa colère contre le traitement des noirs en Amérique en 1960, au Festival de Newport, où il organise un « Festival des Rebelles » en guise de contre-festival face aux conditions imposées par les organisateurs de Newport : y participent Max Roach, Jo Jones, Coleman Hawkins, Roy Eldridge, et Ornette Coleman. Alors que de nombreux musiciens de jazz choisissent de partir en Europe en raison de cette discrimination, Mingus reste aux Etats-Unis, faisant de sa musique un art de contestation et de dénonciation

Mingus continue ses collaborations musicales dans les années 60 avec Eric Dolphy et Fats Navarro, avant de disparaître de la scène du jazz pour des raisons et difficultés personnelles. Suite à la publication de son autobiographie en 1971, Beneath the Underdog, Mingus fait son retour au monde du jazz, autant à la basse qu’au piano, jouant avec Horace Parlan, Roland Hanna, Don Pullen, Jaki Byard. En 1978, Mingus se rend à la Maison Blanche, reçu en personne par le président Jimmy Carter. Cette célébration viendra seulement quelques mois avant sa mort à Cuernavaca en janvier 1979, suite à un long épuisement et une paralysie due à la maladie de Lou Gherig, qui lui empêchait de pratiquer son instrument mais pas de composer, notamment une adaptation musicale des Four Quartets de T.S. Elliot avec Joni Mitchell.

Charles Mingus en 6 dates
1930 Découvre la musique de Duke Ellington pour la première fois
1939 Compose sa première œuvre pour orchestre, Half-Mast Inhibition.
1953 Fonde son propre label, Debut
1955 Fonde le premier "Jazz Workshop", atelier de jazz destiné à mettre en œuvre ses expérimentations et compositions
1956 Produit Pithecanthropus Erectus, album clé dans l’évolution du free jazz
1971 Publie son autobiographie, Beneath the Underdog

Charles Mingus en 6 œuvres :
1954-55 - Jazz Composers Workshop
1956 - Pithecanthropus Erectus
1957 - The Clown
1959 - Mingus Ah Um
1963 - The Black Saint and the Sinner Lady
1972 – Let My Children Hear Music

Biographie de la Documentation Musicale de Radio France (août 2015)

Crédit photo : Charles Mingus ©Tom Marcello