Claude Villers : podcasts et actualités

Claude Villers

Homme de radio

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Crédit photo : Claude Villers en 2004 à France Inter © AFP - Jean-Pierre Muller
Claude Villers en 2004 à France Inter
Claude Villers en 2004 à France Inter

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Claude Villers en 2004 à France Inter
Claude Villers en 2004 à France Inter
Claude Villers Homme de radio Tour à tour journaliste, auteur, animateur, Claude Villers a exercé dans différents registres à la radio. France Inter lui doit plusieurs grandes émissions, où le producteur a partagé avec le public son goût pour l'histoire, les voyages, et l'humour impertinent.

Claude Villers est né le 22 juillet 1944. Parti jeune de chez ses parents pour fuir le métier d'employé de banque, il commence à gagner sa vie en étant catcheur. Sans relation, il parvient cependant rapidement à devenir journaliste. Il obtient sa carte de presse en 1962, l'année de ses 18 ans. Deux ans plus tard, il arrive à  France Inter pour travailler aux côtés de  José Artur dans son émission "Table ouverte". C'est le début d'une collaboration et d'une complicité. Claude Villers fait partie de l'équipe de lancement du "Pop club" en 1965.

En 1968, il quitte Paris pour New York, où il devient correspondant de l’ORTF. Il couvre en 1969 les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune, ainsi que les concerts de Woodstock. De retour à Paris en 1971, il anime l’émission quotidienne "A plus d’un titre", dans laquelle il évoque l'histoire américaine et la vie aux Etats-Unis.

Il aime changer régulièrement de formule. Il se lance dans une nouvelle aventure en 1973 avec l'émission "Pas de panique". L’équipe de "Pas de panique" est composée de Monique Desbarbat et Jean Morzadec. A la programmation musicale,  Bernard Lenoir. Au micro à ses côtés, Olivier Nanteau et  Patrice Blanc-Francard. Olivier Nanteau est alors un critique d’art et d’architecture, Patrice Blanc-Francard est apprécié pour sa culture musicale. L’émission est inspirée par les lectures new-yorkaises de Claude Villers. Elle est composée de sketches parodiques, de reportages et de feuilletons.
C'est à l'issue d'un numéro de "Pas de panique" le 2 avril 1974, que Claude Villers apprend la mort de Pompidou et c'est à lui que revient l'exercice délicat d'annoncer la mort du président de la République à l'antenne.

Nouvelle émission en  1976 avec "Marche ou rêve" : Claude Villers envoie de jeunes reporters enregistrer des témoignages dans les régions. Suivront : "Comme on fait son lit on se couche" en 1978, "Visas" en 1979. Et surtout "Le Tribunal des flagrants délires" en 1980.

De septembre 1980 à juin 1983,  "Le Tribunal des flagrants délires" fait passer ses invités sur le "gril". L'émission révèle le talent radiophonique et l' humour pince sans rire de Pierre Desproges, dont les  réquisitoires sont restés fameux. Surtout celui contre Jean-Marie Le Pen dans l'émission du 28 septembre 1982. Villers embauche Pierre Desproges après avoir repéré ses brèves dans les pages de "L'Aurore". Luis Rego, avocat de l'accusé, marque aussi par ses plaidoiries. Le Tribunal a compté deux saisons : de septembre 1980 à juin 1981, puis de septembre 1982 à juin 1983. La  chanson du Tribunal des flagrants délires est reprise par le public lors des enregistrements : "Nous sommes le Tribunal, Dont on parle dans l'journal, Qui juge, qui condamne, Les messieurs comme les dames. Avec nous pas d'innocent, Tout le monde il est coupable, Nous en faisons le serment, Avant que vous n'passiez à table, Pas question de mentir, Pas moyen de s'en sortir, Y a vraiment rien de pire, Qu'les Flagrants délires."

Claude Villers produit trois autres émissions satiriques par la suite : "Bienvenue au paradis" de 1988 à 1990, "Le Vrai-faux journal" de  1990 à 1992, et "Tous aux abris" de 1996 à 1997. "Le Vrai-faux journal" se présente comme une parodie de journal radiophonique. Claude Villers, à la tête de l'édition est surnommé "Claude-Guillaume II" (allusion au journaliste Claude Guillaumin). Il présente également l'éditorial "d'Ivan Doubaï" (autre allusion, à Ivan Levaï cette fois-ci). Au générique de ce programme figurent : Isabelle Motrot, Pascal Brunner, Laurent Ruquier, Virginie Lemoine. Durant la guerre du Golfe, l'émission est émaillée de faux reportages. Un chroniqueur, Laurent Tastet, est "envoyé spécial" à Bagdad sous le nom de Jean Sairien.

Mais Claude Villers est aussi un conteur : de 1992 à 1995, il raconte chaque jour dans "Marchand d'histoires" la vie des aventuriers, des stars du cinéma, des écrivains, à travers des récits et des entretiens. Une heure de voyage qu'il prolonge de 1997 à 2004 avec  "Je vous écris du plus lointain de mes rêves" : Claude Villers et ses reporters guident les auditeurs aux quatre coins du monde, de la Malaisie au désert mauritanien, de la Grèce au Kenya, en passant par Zanzibar et les Alpilles.

Après quarante ans de carrière à Inter, Claude Villers présente sa dernière émission le 27 juin 2004, une balade en compagnie du chanteur  Jean Ferrat. Amoureux des bateaux et des trains, il leur a consacré beaucoup d'émissions, mais aussi plusieurs ouvrages. Il a retracé son aventure radiophonique dans le livre Parole de rêveur : quarante ans de radio, paru au Pré-aux-Clercs en 2004.

Crédit photo : Claude Villers en 2004 à France Inter © AFP - Jean-Pierre Muller