György Kurtág
Compositeur roumain naturalisé hongrois (1926)
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György Kurtág commence à étudier la musique en 1940, le piano avec Magda Kardos, la composition auprès de Max Eisokovits. En 1946, il est admis à l’Académie Franz Liszt de Budapest, qui porte le deuil de Bela Bartók qui vient de mourir. Il y poursuit ses études avec Pal Kadosa pour le piano, Sandor Veress et Ferenc Farkas pour la composition, et Leo Weiner pour la musique de chambre. Il est diplômé en 1951 en piano et musique de chambre, puis en 1955 en composition.
Ces premières années d’après-guerre sont dominées par la chape de plomb du régime communiste qui empêche les échanges culturels avec l’Occident. Contrairement à son ami György Ligeti qui se réfugie à Vienne, Kurtág choisit de rester en Hongrie. Jeune diplômé, il compose très peu, et, par la suite, ira jusqu’à retirer et même détruire ces premières œuvres qui ne le satisfont pas. L’évènement qui lance sa carrière de compositeur est son séjour à Paris en 1957/1958, où il découvre tout un monde musical qui va l’influencer. Il y rencontre Marianne Stein qui l’aide dans sa démarche créatrice. Il reçoit l’enseignement d’Olivier Messiaen et de Darius Milhaud. Il assiste aux concerts du Domaine Musical de Pierre Boulez (qu’il n’ose pas encore rencontrer) et pénètre l’univers sériel des compositeurs de l’Ecole de Vienne, notamment Anton Webern, dont il recopie les œuvres. De retour à Budapest, il compose son premier opus, un Quatuor à cordes. Tout d’abord répétiteur au sein de l’Orchestre National de Hongrie, il devient, en 1967, professeur à l’Académie Franz Liszt de Budapest. Il enseigne le piano et la musique de chambre (mais pas la composition). Il prend sa mission de pédagogue très à cœur, ce qui va influencer certaines de ses compositions comme le cycle Jatekok (1973-1976) destiné aux enfants et inspirés par leurs jeux. Mais Kurtag reste un compositeur inconnu du monde musical. En 1968, la création, au Festival de Darmstadt, de sa pièce pour violon et soprano Les Dits de Peter Bornemisza passe inaperçue.
Le second tournant de sa carrière se produit en 1981. Au sein du comité de lecture de l’Ensemble Inter Contemporain, Pierre Boulez découvre avec stupéfaction une œuvre d’un compositeur qui est lui est totalement inconnu : Les Messages de feu Demoiselle Troussova. Il décide d’en programmer la création. L’exécution est un triomphe. Pour Kurtág, c’est le début de la consécration internationale.
A partir de 1986 et son départ à la retraite de l’Académie de Budapest, il peut répondre aux sollicitations des plus grands orchestres et lieux de résidence. En 1987, il devient membre de la Bayerische Akademie der Schöne Kunste de Munich, et de l’Akademie der Kunst de Berlin. En 1993, il est invité pour deux ans au Wissenschaftskolleg zu Berlin, auprès de la Philharmonie de Berlin et son chef Claudio Abbado. En 1995, il est résident au Konzerthaus de Vienne. Il est mis à l’honneur par le Festival de Salzbourg en 1993 et 2004. Ce même Festival de Salzbourg lui commande un opéra en 2011. Kurtág a toujours privilégié les « petites formes », pour instrument solo ou petite formation avec ou sans voix, délaissant les grands masses orchestrales, surtout par manque de moyens mis à sa disposition dans son pays. Ses maîtres d’influence sont peu nombreux, à commencer par Bartók dont il retient l’attrait pour la musique folklorique. De Webern, il reçoit le sens de la couleur orchestrale, et l’extrême concentration de la matière musicale. Sa musique est faite de fragments, de murmures, au détriment du principe de développement.
Kurtág en 6 dates :
· 1946 : s’installe à Budapest
· 1957 : séjourne à Paris
· 1967 : devient professeur à l’Académie de Budapest
· 1981 : début de sa reconnaissance internationale
· 1986 : prend sa retraite de l’Académie de Budapest
· 1993 : entre en résidence à la Philharmonie de Berlin
Kurtág en 6 œuvres :
· Quatuor à cordes (1959)
· Les Dits de Peter Bornemisza (1968), concerto pour soprano et piano
· Jatekok (1976), pour piano
· Quasi una fantasia (1988), pour piano et groupes instrumentaux répartis dans l’espace
· Double concerto pour piano et violoncelle (1990)
· Stele (1994), pour grand orchestre
Biographie de la Documentation Musicale de Radio France, juillet 2018