Henri Dutilleux
Compositeur français (Angers, 1916 – Paris, 2013)
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Se situant à la suite du courant impressionniste et de son représentant principal, Debussy, assurant la transition entre l'élargissement du spectre harmonique du début du XXème siècle (Ravel ), et de la musique spectrale de la deuxième partie du siècle (Murail ou Grisey). Il s’inscrit également dans une démarche symphoniste qui le rapproche de Mahler ou de Bruckner, à la recherche de nouvelles sonorités orchestrales.
« Au fond, toute question de sensibilité mise à part, je pense que j’aurais très bien pu devenir, momentanément, un musicien sériel si je songe à une certaine orientation de la pensée, à une sorte de rigueur qui correspondait assez bien à mon tempérament.»
Il commence ses études de musique à Douai puis étudie au Conservatoire de Paris. Ses premières compositions reflètent une certaine prudence dans le choix des genres, de l’harmonie, du contenu rythmique et stylistique ( forme sonate et contrepoint ), tout en cherchant à s’affranchir des modèles institutionnels. Dans les années 1950, Henri Dutilleux commence à acquérir une reconnaissance croissante : c’est la période où il affirme son originalité en proposant des innovations mesurées mais décisives.
« Cette préoccupation du temps musical est sensible dans la forme de mes partitions. Je crois avoir subi deux influences assez grandes et fortes dans le sens de l’élargissement des formes : celle de Beethoven d’abord (qui s’est traduite de façon assez libre d’ailleurs) et celle de l’école de Vienne qui m’a certainement marquée, sans oublier tout notre fonds musical français. Du monde oriental, j’ai aussi reçu une particulière perception du temps : c’est sur ce terrain beaucoup plus que sur celui des timbres ou des instruments nouveaux que j’ai pu ressentir une certaine influence de cet art. »
Cependant, Dutilleux reste en marge du Domaine Musical, considéré par ses contemporains comme démodé. Jusque dans les années 1980, Dutilleux acquiert une popularité internationale, et ses œuvres, résultat d’un processus créatif long et minutieusement réfléchies, son créées, et parfois commandées, par de plus grands interprètes : Isaac Stern, Mstislav Rostropovitch, Boston Symphony Orchestra, Philharmonique de Berlin.
« J’ai toujours eu l’ambition de travailler dans le domaine de la forme, avec le sentiment d’avoir trouvé quelque chose, que ce soit en écrivant pour Paul Sacher le Mystère de l’instant, ou, dans une perspective totalement différente, ma Symphonie Le Double, ou encore les Métaboles. J’ai sans cesse évité d’adapter mon style à une forme préfabriquée. »
L’œuvre de Dutilleux ne comporte pas un grand nombre de pièces ; elles sont inspirées et témoignent d’une réflexion sur une autre œuvre (picturale, littéraire, genre musical) ou d’un travail sur une atmosphère précise, provoquée par l’interprète (soliste ou orchestre) et les effets d’orchestration.
Dutilleux en six dates :
• 1935-38 : 3 premiers prix de Conservatoire (harmonie, contrepoint, fugue) et Premier Grand Prix de Rome pour sa cantate L’Anneau du Roi.
• 1943 : poste chez Radio France, où Dutilleux va travailler vingt ans.
• 1961 : professeur à l’Ecole Normale de Musique.
• 1967 : Grand prix national de la musique pour l’ensemble de son œuvre.
• 2004 : Dutilleux reçoit la Grand-croix de la Légion d’Honneur.
• 2005 : prix Ernst von Siemens ; l’œuvre de Dutilleux est récompensée pour sa « clarté poétique ».
Dutilleux en six œuvres :
• 1959 : Symphonie n°2 « Le Double », écrite pour le 75ème anniversaire de l’orchestre symphonique de Boston. Un groupe de chambre et un orchestre se répondent, comme dans un concerto.
• 1965 : Métaboles, œuvre symphonique, commande de George Szell pour le 40ème anniversaire de l’orchestre de Cleveland. L’enregistrement de cette œuvre permet à Dutilleux d’obtenir le Grand Prix du Président de la République.
• 1970 : Tout un monde lointain, concerto pour violoncelle en 5 mouvements, créé par Rostropovitch et l’orchestre de Paris. Œuvre exprimant l’univers baudelairien comme l’indique le titre extrait de « La Chevelure » (poème des Fleurs du Mal). Enorme succès.
• 1978 : Timbres, espace, mouvement, composition symphonique ; sous-titre « La Nuit étoilée » en référence au tableau de Van Gogh. Création par l’orchestre de Washington dirigé par Rostropovitch.
• 1985 : Concerto pour violon ou l’Arbre des Songes, commande de Radio France pour Isaac Stern.
• 2003 : Correspondances pour voix et orchestre, commande de l’orchestre philharmonique de Berlin dirigé par Sir Simon Rattle.