Jacques Chancel

De son vrai nom, Joseph Crampes, il nait à Aysac-Ost dans les Pyrénées, le 2 juillet 1928 selon l'Etat civil. Mais l'Etat civil ment parfois… Résolu à devancer l'appel en Indochine, il demande à l'instituteur de son village, officier de l'Etat civil de le vieillir de deux ans. Ainsi, à 17 ans, il se retrouve à Saïgon, nommé dès son arrivée correspondant de Radio France Asie avec une émission quotidienne et correspondant de guerre pour Paris Match pour le Sud-Est asiatique.

(Extrait du Grand entretien de François Busnel - 07/12/2010)

Il parcourt de 1950 à 1958 tout le Sud-Est asiatique et termine ses études entre Saïgon et Pékin.

De retour en France, il entre à Télé-Magazine puis se fait embaucher comme directeur des services parisiens de Paris Jour. Roland Dhordain le fait engager à France Inter dans l'équipe de Madame Inter. Il propose l'idée d'une émission d'entretien en direct et sans interruption avec des personnalités. Ce sera "Radioscopie ", émission quotidienne diffusée de 1968 à 1982. Il continue avec Quotidien Pluriel, avant de reprendre Radioscopie à partir de 1988 jusqu'en 1990. L'émission sera ensuite rebaptisée "Guetteurs du siècle ".

Radioscopie

Dans "Le roman de la radio", Roland Dhordain, alors directeur de France Inter, revient sur la création de l'émission. En 1968, Chancel travaille à France Inter où Dhordain lui a confié "un certain nombre de tâches secondaires dont il s'acquitte avec bonne humeur ". Chancel lui demande de réaliser de véritables entretiens et réclame 20 minutes pour mener à bien ses interviews. Roland Dhordain décide alors : "Vingt minutes c'est trop ou trop peu. je te propose une heure, et tous les jours, à 17h ; et tu seras en concurrence avec Bouvard qui fait R.T.L. non stop ". Radioscopie est née !

Le premier générique de Radioscopie avait été composé par André Hossein, le père de Robert.

Il y a 6 826 Radioscopies ! Et s'il avait oublié ses derniers invités, Jacques Chancel se souvenait précisément des trois premiers en 1968, et pour cause, "c'était des amis bien choisis qui auguraient bien de ce que deviendrait l'émission : Roger Vadim, Romain Gary, George Luis Borges."

(Extrait du Grand entretien de François Busnel - 07/12/2010) Jacques Chancel quitte France Inter en 2005, après avoir animé les émissions Parenthèses, Singulier pluriel, Figures de proue....

France Inter m'a permis de redécouvrir la France après une première vie en Asie. C’est Roland Dhordain qui m’a ouvert la porte. Et la première chose dont je me souviens c’est que nous formions le trio ABC avec José Artur et Pierre Bouteiller. Nous étions tout le temps en France ou de par le monde pour faire nos émissions et non pas enfermés dans les studios. Inter, c’est ma mémoire, ma famille.

De la radio au petit écran

En 1975, il lance Antenne 2 avec son compère Marcel Jullian. Pour le petit écran, on lui doit "Grand Amphi" (1968) puis le "Grand échiquier" (1968) sur la Deuxième Chaine, puis Antenne 2 ainsi que "L'atelier 256" et "Lignes de mire" sur France 3, chaine dont il devient le directeur d'antenne en 1988.

Bernard Pivot se souvient de son compagnon de télévision, au micro de France Info

Nommé sous la présidence de Nicolas Sarkozy, dans la commission chargée de réfléchir aux contours de la nouvelle télévision de service public libérée de la publicité, Jacques Chancel était depuis 2003 administrateur de Canal+ et conseiller de Bertrand Méheut son président. En 2010, il est conseiller pour la chaîne d'information I-télé. Il était également membre du Haut Conseil de la francophonie.

" N'oublie pas de vivre ! "

Jacques Chancel a traversé le siècle en suivant ce conseil que lui avait donné son père, menuisier.