Laura Cahen

Les biscottes, elle les a données aux poules. Pas de gâchis chez Laura Cahen , même pour les tartines qui illustrent le clip et la pochette de « Mon loup », son single bien singulier : l’histoire d’un petit chaperon même pas rouge de confusion qui passe à la casserole un grand bêta de canidé velu. Une chanson à croquer, qui fait déjà les beaux jours de la playlist de France Inter et qui n’a pas fini de nous revenir à feu doux. Car des chansons comme ça, Laura Cahen en a d’autres dans son garde-manger. Et pour tous les goûts : des follement marrantes comme des drôlement mélancoliques. Il faut dire que ce brin de fille brune un peu branque à la voix de velours brut et aux rimes à rebrousse-poil possède plusieurs facettes : aussi fan de Boby Lapointe que de Keren Ann, elle est capable de chanter du Billie Holiday dans les hôtels quatre étoiles comme de reprendre Camille dans les bistrots du coin. Cette lorraine hardie a débuté le piano à 4 ans avant d’abandonner le violon parce que son prof avait des problèmes de cœur. Après avoir dévoré Breton et Aragon et fréquenté l’école de musique de Nancy, la voilà qui crée le duo Deux Z’Elles avec une pionne de son bahut. Puis se lance, en solo mais en famille, avec un premier EP aux titres aussi courts qu’efficaces : « Si », « Chaque fois », « Quand ». Des chansons aux racines folk et aux inflexions swing, qui parlent d’amour, forcément, avec humour, mais pas que. Des chansons qu’elle aime bien écrire dans le train « parce que ça bouge », pourvu que la musique des mots l’émeuve. Sur scène, souvent encadrée d’un grand frère et d’une belle-sœur instrumentistes aguerris, Laura batifole entre malice et spleen, émotion et fantaisie. Les Inouïs du Printemps de Bourges ne s’y sont pas trompé, qui l’ont sélectionnée parmi des centaines de candidats à travers l’hexagone, tout comme les Découvertes du festival Alors Chante de Montauban, et le FAIR. Entre deux concerts, en France ou au Québec, Laura prépare tranquillement son premier album. Un disque qu’on subodore tendre et savoureux autant que piquant et relevé. Histoire, après « Mon loup », de remettre le couvert.

« Entre deux concerts, en France ou au Québec, Laura prépare tranquillement son premier album. Un disque qu’on subodore tendre et savoureux autant que piquant et relevé. Histoire, après « Mon loup », de remettre le couvert. »

Philippe Barbot – Janvier 2013

Création graphique par Pa

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