Luigi Dallapiccola : podcasts et actualités

Luigi Dallapiccola

Compositeur italien (1904 à Pisino - 1975 à Florence)

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Crédit photo : Luigi Dallapiccola © Getty - Erich Auerbach
Luigi Dallapiccola
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Luigi Dallapiccola Compositeur italien (1904 à Pisino - 1975 à Florence) Humaniste engagé et militant, compositeur sériel et tonal, Luigi Dallapiccola a toujours fait preuve d’une ouverture exemplaire, tant dans ses convictions que dans son métier. Il s’est d’ailleurs construit sur une grande diversité culturelle faite, tout à la fois, de baroque, de romantisme et de modernité.

Luigi  Dallapiccola commence le piano à l’âge de neuf ans. Il fait ses études musicales à Trieste, puis à Florence au conservatoire Luigi Cherubini, en  piano, harmonie, contrepoint et composition. A vingt ans, il reçoit son  premier grand choc musical, avec le Pierrot lunaire  d’Arnold Schoenberg. En 1926, il entame une carrière de pianiste  professionnel. Par la suite, il s’associe au violoniste Sandro Materassi.  En 1934, il découvre la musique d’Alban Berg, puis celle d’Anton  Webern. C’est le début de sa période sérielle. Il fait son premier voyage à Paris en 1937, où il rencontre Darius Milhaud et Francis  Poulenc. Il entame aussi une collaboration avec Antoine de Saint-Exupéry pour une adaptation musicale de Vol de nuit. L'année suivante, il épouse Laura Coen-Luzzatto, qui a des origines juives. Il se positionne face à la tourmente de l’antisémitisme montant, en composant les Canti di prigionia, œuvre  militante sur la notion de résistance au pouvoir, et qui marque aussi  ses débuts dans le dodécaphonisme. En réponse à ses prises de position, Vol de nuit est  interdit en Allemagne. Il parvient néanmoins à rencontrer  Anton Webern à Vienne, en 1942. L'année suivante, Florence est bombardée. De plus, le  couple doit fuir les arrestations massives des Juifs d’Italie, et se  réfugier à Fiesole. 

Après la guerre, en 1946, les Canti di prigionia sont  sélectionnés pour le festival de la Société Internationale de Musique Contemporaine (SIMC) à Londres. C’est là l’occasion pour Luigi  Dallapiccola de rencontrer des personnalités du monde musical, notamment  René Leibowitz. Il en profite pour plaider l’intégration de l’Italie au sein de la SIMC. En 1948, il achève son opéra Il Prigioniero, témoignage  de son engagement contre le fascisme. Sur le plan musical, l’œuvre est novatrice car elle utilise des haut-parleurs. Au cours des années 1950,  Luigi Dallapiccola effectue des séjours répétés aux Etats-Unis. En 1951,  il est invité par Serge Koussevitzky à donner des cours de composition à  Tanglewood, dans le Massaschussetts.  Il compte parmi ses étudiants, un certain Luciano Berio. En 1956, il  traverse à nouveau l’Atlantique mais s’arrête à New York au Queens College de Flushing. Il y revient en 1959, auréolé de deux titres, ceux de membre de l’Akademie der Künste de Berlin, et de la Royal Academy  of the Arts de Stockholm. A partir de 1964, il séjourne à Berlin,  soutenu financièrement par l’Office Allemand d’Echanges Universitaires,  pour l’achèvement et la création de son opéra Ulisse. L’oeuvre est créée dans la capitale allemande en 1968. Reconnu par ses pairs, il continue de recevoir des titres honorifiques : membre de la Royal Academy of Music de Londres en 1969 et Prix Arthur Honegger à Paris en 1972. Il meurt à Florence en 1975. 

Luigi  Dallapiccola laisse une œuvre très variée, touchant quasiment tous les  genres. Cette richesse vient en partie de la diversité de ceux qu’il  reconnaissait comme ses maîtres. De  Claudio Monteverdi, il a retenu le souci du lien entre texte et musique. Ferrucio Busoni symbolisait, à ses yeux, le refus des dogmes. Richard Wagner et Gustav Mahler lui ont assurément apporté quelques révélations. Mais c’est surtout la seconde Ecole de Vienne qui a permis l’éclosion de sa personnalité, avec l’harmonie d’Arnold Schoenberg, le traitement lyrique et dramatique d’Alban Berg, le contrepoint et l’orchestration d’Anton Webern. Luigi Dallapiccola n’en est pas moins resté très isolé en tant que compositeur italien ayant choisi la voie du dodécaphonisme. 

Luigi Dallapiccola en 6 dates : 

  • 1926 : début de sa carrière de pianiste 
  • 1937 : premier voyage à Paris 
  • 1938 : mariage avec Laura Coen-Luzzatto 
  • 1942 : rencontre avec Anton Webern 
  • 1951 : premier voyage aux Etats-Unis 
  • 1964 : séjour à Berlin 

Luigi Dallapiccola en 6 œuvres : 

  • Partita pour soprano et orchestre (1932, créée à Florence en 1933) 
  • Volo di notte (Vol de nuit), opéra (1939, créé à Florence en 1940) 
  • Canti di prigionia, pour chœur, pianos, harpe et percussion (1941, créée à Rome la même année) 
  • Il Prigioniero, opéra (1948, créé à Turin en 1949) 
  • Goethe lieder, pour voix de femme et 3 clarinettes (1953, créés à Boston en 1953) 
  • Commiato, pour soprano et ensemble de chambre (1972, créée à Murnau la même année) 

Biographie de la Documentation Musicale de Radio France, janvier 2020 

Crédit photo : Luigi Dallapiccola © Getty - Erich Auerbach