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Né le 1er novembre 1927 à Francfort-sur-le-Main (Allemagne), Marcel Ophuls est le fils du cinéaste Max Ophuls (né Max Oppenheimer (1902-1957). Fuyant le nazisme, Marcel Ophuls s'exile avec sa famille en France et aux Etats-Unis. A partir de 1950, il suit successivement des études à Paris et aux Etats-Unis (Cours Charles de Foucaut, Lycée Pasteur à Neuilly-sur-Seine, Hollywood High School, Université de Californie à Berkeley, Sorbonne à Paris). Après une licence de philosophie, il devient l'assistant de Julien Duvivier, d'Anatole Litvak, de John Huston et de son père Max sur le film Lola Montès (1955). Il travaille un temps pour la télévision allemande.En 1962, il réalise une fiction, L'amour à vingt ans puis deux comédies de tradition hollywoodienne : Peau de banane (1963) et Feu à volonté (1965). C'est le film documentaire Le chagrin et la pitié (1971) qui le rend célèbre. Conçu pour la télévision, ce film documentaire d’une durée de 4h15 est longtemps interdit d'antenne en France et est d'abord diffusé dans les salles de cinéma Art et Essai où il rencontre un franc succès – Le film est une chronique sans complaisance d'une ville française, Clermont-Ferrand, pendant l'Occupation. Marcel Ophuls montre, à partir de bandes d'actualités, de témoignages et d’un énorme travail de montage, l'absence d'héroïsme des Français sous l’occupation et propose un saisissant instantané de la France et de l’état de la mémoire nationale à la fin des années 60. Marcel Ophuls enchaîne avec un film sur le procès de Nuremberg (The memory of justice, 1976) et un film implacable sur le procès du criminel de guerre Klaus Barbie (Hôtel Terminus , 1988) puis il signe Veillée d'armes , histoire du journalisme en temps de guerre (1995), film d'une durée de 3 h 30 inspiré par la tragédie bosniaque. Ce qui singularise l'art de Max Ophuls est la mise en perspective constante des interventions des uns et des autres, l'image venant souvent, à l'insu de celui qui vient de parler, manifester la preuve d'un mensonge ou révéler une zone de doute. Max Ophuls soumet les témoins et les acteurs qu'il a sélectionnés à un jeu de question oscillant constamment entre la narration des événements survenus et la représentation que chacun en a plus ou moins consciemment élaborée. Aujourd’hui, Marcel Ophuls âgé de 86 ans, livre ses souvenirs dans son dernier livre Mémoires d’un fils à papa et revient sur son itinéraire avec son dernier film Le Voyageur , documentaire en forme d’autoportrait où il cherche à transmettre ce qu’a été son monde, à travers les lieux de sa vie et des images qui s’y rattachent.
Bibliographie
- 2014 Mémoires d’un fils à papa (Calman-Lévy)
- 2012 Dialogues sur le cinéma ( avec Jean-Luc Godard) - évocation de leur parcours de cinéaste respecctifs (Le Bord de l’eau).
Filmographie Courts métrages
- 1962 L’Amour a vingt ans
- 1960 Matisse ou le talent du bonheur
Longs métrages
- 2013 Un Voyageur (Sélection à la Quinzaine des réalisateurs – Festival de Cannes 2013)
- 1994 Veillées d’armes (César du meilleur documentaire)
- 1990 November days
- 1988 Hôtel Terminus (Oscars du meilleur documentaire – Academy Awards et Prix Fipresci – Festival de Cannes)
- 1976 The Memory of justice
- 1971 La moisson de My Lai
- 1970 A la recherche de mon Amérique
- 1969 Le chagrin et la pitié (Prix Georges Sadoul)
- 1967 Munich 1938, ou la paix pour cent ans
- 1965 Feu à volonté
En tant qu’assistant réalisateur
- 1955 Lola Montès de Max Ophuls
- 1952 La fille au fouet de Jean Dréville
- 1952 Das Geheimnis vom Bergsee de Jean Dréville
Distinction 2012 Commandeur des Arts et des Lettres
Biographie de la Documentation de Radio France - Mise à jour : février 2014