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Fille d'un avocat et d'une femme d'affaires, Marcela Iacub est née en Argentine en 1964. A 21 ans, elle devient avocate (et benjamine) au barreau de Buenos Aires . Elle y défend les syndicats de travailleurs et les victimes d'accidents du travail. En 1989, grâce à une bourse, elle vient vivre et étudier la bioéthique à Paris. Après sa thèse de doctorat à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sous la direction du Professeur Antoine Lyon-Caen, en 1993, elle devient chercheuse au CNRS. Elle est membre associée au Centre d'études des normes juridiques de l'EHESS. En 2002, la publication de son ouvrage Qu'avez-vous fait de la révolution sexuelle ? fait d'elle une spécialiste reconnue des questions sexuelles. Elle tient par ailleurs une rubrique dans le quotidien Libération.
Marcela Iacub s'est rendue célèbre par plusieurs livres et notamment Le crime était presque sexuel et aussi par des interventions médiatiques où elle exprime des points de vue défendant radicalement la liberté de choix des individus. A partir d'exemples juridiques précis et souvent "mineurs" en apparence, elle pointe les questions de société liés à ces sujets, proposant ainsi une réflexion sur la manière dont la loi gère les questions de mœurs .
Juriste philosophe, en quelque sorte, mais aussi féministe d’un nouveau style, elle trouve les féministes françaises trop moralisantes sur les questions sexuelles, notamment celle de la prostitution. Elle voudrait, comme le philosophe Michel Foucault, l’un de ses maîtres, faire du sexe une liberté comme la liberté du commerce, où le consentement de chacun prévaut.
Son approche provocatrice – mais toujours argumentée – lui vaut beaucoup d’inimitiés. Mais il faut reconnaître à Marcela Iacub un véritable talent pour convaincre, avec créativité et un grand sens de l'humour.
Parmi les causes qui lui sont chères, citons : le droit à la prostitution, l'homoparentalité, la procréation artificielle, la possibilité pour les couples gays ou lesbiens d'adopter un enfant, l'accouchement sous X, etc. "Les psychologues racontent des horreurs sur les rôles d'un père et d'une mère, soi-disant distincts et prédéfinis. Ces discours ne sont que des évangiles de bourreaux, conçus pour enfermer les mères dans une case, pour mieux dresser les femmes à l'esclavage. Les deux parents devraient jouer le même rôle." Selon elle, il faut "en terminer avec les hommes et les femmes, il faut que le genre devienne une expression esthétique , comme un parfum".
Enfin, elle n’est pas seulement une obsédée juridico-sexuelle ! Elle s’intéresse aussi aux animaux et à leurs droits, - et pas qu'à Dragonella, sa perruche !, à ces animaux qu'elle a choisi de ne plus manger, (cf Les confessions d'une mangeuse de viande ).
Bibliographie
- Juger la vie (avec Pierre Jouannet), La Découverte, 2001
- Le crime était presque sexuel et autres essais de casuistique juridique , Flammarion, 2002
- Penser les droits de la naissance , PUF, 2002
- Qu'avez-vous fait de la libération sexuelle ? , Flammarion, 2002
- L'Empire du ventre : Pour une autre histoire de la maternité , Fayard, 2004
- Antimanuel d'éducation sexuelle (avec Patrice Maniglier), Bréal, 2005
- Bêtes et victimes et autres chroniques de libération , Stock, 2005
- Aimer tue , Stock, 2005
- Une journée dans la vie de Lionel Jospin , Fayard, 2006
- Par le trou de la serrure. Une histoire de la pudeur publique, XIX-XXIe siècle, Fayard, 2008
- De la pornographie en Amérique , Fayard, 2010
- Confessions d’une mangeuse de viande , Fayard, 2011
- Une société de violeurs ? Fayard, 2012
Photo DR ©Marcela Iacub-Fayard
Bibliographie de la documentation de Radio France, août 2012