Marie Bonaparte : podcasts et actualités

Marie Bonaparte

Pionnière de la psychanalyse

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Crédit photo : Marie de Grèce, née Bonaparte © Aucun(e)
Marie de Grèce, née Bonaparte
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Marie de Grèce, née Bonaparte
Marie de Grèce, née Bonaparte
Marie Bonaparte Pionnière de la psychanalyse

Marie Bonaparte, "princesse Bonaparte",  arrière-petite-fille de Lucien Bonaparte et petite-fille de Pierre  Bonaparte (neveu de Napoléon Ier), est née le 2 juillet 1882 à  Saint-Cloud. "Si quelqu’un écrit ma vie, qu’il l’intitule la  dernière Bonaparte car je le suis. Mes cousins de la branche impériale  ne sont que Napoléon".

Après le décès de sa mère à sa naissance, elle est élevée par des  nourrices et sa grandmère paternelle, la princesse Pierre. Elle fuit son  enfance mélancolique dans la lecture et l’écriture, et rédige, en  anglais et en allemand, ses Bêtises, cinq petits cahiers de fictions et  de rêves sur lesquels elle s’appuiera dans sa cure psychanalytique avec  Freud.

Passionnée d’anatomie, elle aurait voulu être médecin, mais son père  lettré lui refuse l’accès aux études. Alors elle entame sa vie mondaine  en 1905, et en 1906, fait la rencontre du roi Georges Ier de Grèce dont  elle épouse le second fils, Georges de Grèce, à Athènes, le 12 septembre  1907. Ils auront deux enfants, et vivront un étrange mariage à trois  avec l’oncle de son mari que ses enfants surnomment "Papa two".

Son mariage n’empêche pas Marie Bonaparte d’avoir une vie amoureuse  très libre (elle eut notamment pour amant l’homme d’Etat Aristide Briand  et l’analyste Rudolph Lowenstein).

Marie Bonaparte, convaincue de souffrir de frigidité, est obsédée par  ce qu’elle appelle sa "normalité orgastique". Sous le pseudonyme de A.  E. Narjani, elle écrit en 1923 un article, Considérations sur les causes anatomiques de la frigidité chez la femme,  et elle se fait opérer plusieurs fois à Vienne par le Professeur  Halban, inventeur d’une méthode chirurgicale fantaisiste, censée guérir  ses patientes de leur absence de plaisir.

En 1923, elle découvre l’oeuvre de Freud et fréquente les causeries  de René Laforgue. Grâce à son intercession, Freud accepte de la prendre  en analyse. Très vite, elle devient l’intime de la famille et la  représentante de Freud à Paris. Le 4 novembre 1926, elle fait partie des  neuf membres fondateurs de la la Société psychanalytique de Paris, et  subventionne la première revue psychanalytique française, la Revue  française de psychanalyse en 1927. Surtout, elle traduit l'oeuvre de  Freud en français. En 1927, sa traduction du Souvenir d'enfance de Léonard de Vinci  fait scandale dans son milieu, à tel point que son mari tente de la  faire rompre avec Freud. Cela ne l’empêche pas de traduire les Cinq psychanalyses avec Loewenstein, et de poursuivre sa propre oeuvre, à travers notamment son étude de l’oeuvre d’Edgar Poe.

En 1938, grâce à ses connections diplomatiques, Marie Bonaparte aide  Freud et sa famille à quitter l’Autriche nazie. Elle verse aux nazis la  "rançon" colossale qu’ils exigent pour le laisser quitter le pays.

En mai 1939, l’Institut de Psychanalyse est fermé, et la Revue  Française de Psychanalyse interrompt sa publication. Elle prend le  chemin de l'exil avec la famille royale grecque : Crète, Alexandrie,  puis Le Cap, en Afrique du Sud.

Après guerre, surnommée "Freud m’a dit", elle s’oppose au tournant  lacanien pris par une partie du milieu psychanalytique. Elle s'investit  de moins en moins dans la Société Psychanalytique de Paris à partir de  1957, mais poursuit ses publications, et ses engagements, notamment  contre la peine de mort aux Etats-Unis.

Atteinte d'une leucémie, "la dernière des Bonaparte" meurt le 21  septembre 1962 à la clinique de Saint-Tropez. Elle lègue à la Société  Psychanalytique de Paris des autographes de Freud, plusieurs collections  complètes de ses œuvres, et des revues de psychanalyse rares. Elle est  enterrée avec son mari dans la nécropole royale du domaine de Tatoï,  près d’Athènes. Hélène Frappat

Crédit photo : Marie de Grèce, née Bonaparte © Aucun(e)