Marie Jaëll
Pianiste, compositrice et pédagogue française (Steinseltz, 17 août 1846 - Paris, le 4 février 1925)
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Marie Jaëll est née à Steinseltz dans petit village situé près de Wissembourg dans le Nord de l’Alsace. Son père est agriculteur et maire du village et sa mère est une femme vive et énergique qui aime beaucoup la lecture. Elle joue un rôle important dans l’essort de la vie artistique de sa fille et l’accompagne à toutes ses prestations. Marie Jaëll manifeste très tôt son envie d’apprendre le piano, qu’elle commence à six ans avec l’instituteur du village voisin. Face à la précocité de son talent, elle est envoyée vers l’âge de 8 ans à Stuttgart en Allemagne. Steinseltz étant très proche de la frontière allemande, il alors est tout à fait courant de parfaire ses études de l’autre côté du Rhin. Elle fut ensuite l’élève de Louis Liebe à Strasbourg. Lors d’une prestation devant Ignaz Moschelès, ce dernier prédit que « cette enfant fera quelque chose de grand dans le domaine de l’art ». Elle donne l’un de ses premiers concerts en 1856 à Baden Baden, dont la critique est particulièrement enthousiaste. Lors d’un autre concert à Wildbad, c’est Rossini qui l’applaudit. A l’âge de dix ans, la jeune pianiste continue son apprentissage auprès d’Henri Herz à Paris. Suite à plusieurs tournées triomphales en Angleterre, en Allemagne et en Suisse, Marie Jaëll entre en 1862 au Conservatoire de Paris pour en sortir quatre mois plus tard avec un premier prix. En 1866, elle rencontre en Allemagne le grand pianiste Alfred Jaëll, né à Trieste de parents autrichiens dont la virtuosité et la sonorité sont déjà appréciées sur les plus grandes scènes internationales. Il créé des grand concertos comme le Concerto pour piano de Schumann en 1855, et les plus grands compositeurs du 19ème siècle lui dédient des œuvres, tel Franz Liszt pour son Premier Concerto pour piano: « A Alfred Jaëll, en témoignage de la vaillance à faire valoir des compositions mal famées tel que ce concerto. De son très affectueusement dévoué. Franz Liszt ». Les jeunes gens se marient le 9 août 1856. Le couple fait de nombreux concerts, voyage beaucoup et aime promouvoir des œuvres nouvelles, bien que parfois mises au ban par les critiques.
Mais Marie Jaëll ne souhaite pas seulement être une interprète, elle veut aussi composer. Elle choisit un professeur en qui elle voit un militant de la musique française : Camille Saint-Saëns (il lui dédie son Premier Concerto pour piano et Etude en forme de valse). En effet, comme beaucoup d’alsaciens imprégnés de la double culture franco-allemande, la guerre franco-prussienne de 1870 la marque durablement. Elle est bilingue et germanophone _ elle doit son début de carrière à l’Allemagne _ mais française de cœur. Elle émigre à Paris en demandant la nationalité française et par patriotisme, son mari refuse l'un des postes les plus prestigieux que la vie musicale allemande d’alors peut lui offrir : le poste de directeur du Conservatoire de Leipzig. Elle souffre de cet écartèlement entre la France et l’Allemagne, de se sentir française mais d’être néanmoins fascinée par les compositeurs allemands comme Brahms. Sous l’œil attentif et bienveillant de son professeur, elle compose plus d’une soixantaine d’œuvres : sonates pour piano, concerto pour violoncelle, concerto pour piano, trio et quatuor à cordes, une version française du Requiem de Brahms, des Valses pour piano à quatre mains, des œuvres pour orchestre et pour voix et orchestre etc.
A partir de 1894, Marie Jaëll stoppe la composition et se consacre à sa troisième passion : la recherche sur la sonorité et le toucher. Ces réflexions sont apparues en observant le jeu pianistique de son grand ami Franz Liszt (qui lui dédie sa troisième Valse de Méphisto). Dès 1895, elle publie sa méthode Le Toucher , suivit de La musique et la psychologie. Elle approfondit ses connaissances en collaborant avec un physiologiste du Kremlin Bicêtre, Charles Féré, qui lui met son laboratoire à sa disposition. Elle y étudie les traces des empreintes laissées par les doigts encrées de ses élèves sur les touches du piano et mesure leur temps de réaction. Elle multiplie les expériences tactiles, auditives et visuelles jusqu’à la fin de sa vie. Elle contribue ainsi à donner une autre dimension à la main, organe essentiel à la réalisation d’un beau son et publie plusieurs traités. La méthode d’apprentissage qu’elle développe est encore enseignée aujourd’hui.
Elle meurt à Paris le 4 février 1925.
Marie Jaëll en 7 dates
- 1862 : Premier prix du Conservatoire de Paris
- 1882 : décès de son mari Alfred Jaëll
- 1887 : admission à la Société des Compositeurs de Paris
- 1895 : publication de sa méthode Le toucher
- 1896 : publication de La musique et la psychologie
- 1904 : publication de L’intelligence et le rythme dans les mouvements artistiques
- 1906 : publication de Les rythmes du regard et la dissociation des doigts
Marie Jaëll en 6 œuvres
- 1871 : Sonate pour piano (dédicacé à Franz Liszt)
- 1874 : Valses pour piano à quatre mains op.8
- 1877 : Götterlieder pour orchestre et chant
- 1879 : Bärenlieder, six chants humoristiques
- 1881 : sonate pour violoncelle et piano (dédicacé à Ernest Reyer)
- 1917 : Harmonies d'Alsace pour petit orchestre
Biographie de la Bibliothèque musicale de Radio France (avril 2021)