Marie Laforêt

Marie Laforêt, de son vrai nom Maïtèna Marie Brigitte Doumenach, se découvre une passion pour le théâtre au lycée Jean-de-La Fontaine. Elle fréquente par la suite le cours Simon avec sa sœur aînée Alexandra. Son premier rôle au cinéma lui est confié par Louis Malle dans le projet de film Liberté. Remarquée par Raymond Rouleau, elle fréquente alors ses cours de théâtre. Le projet de film de Louis Malle est abandonné et c'est avec Alain Delon et Maurice Ronet dans le film Plein Soleil de René Clément que Marie Laforêt fait sa première apparition remarquée au cinéma.

En 1961, Marie Laforêt va tourner avec Jean-Gabriel Albicocco, son futur époux, dans deux films : La Fille aux yeux d'or d'après le roman homonyme d'Honoré de Balzac et Le Rat d'Amérique, d'après celui de Jacques Lanzmann avec un autre chanteur-comédien, Charles Aznavour. En parallèle, l'actrice chante : elle enregistre la bande son originale du film de Marcel Moussy Saint-Tropez Blues avec son ami d'enfance Jacques Higelin en 1960 et sort en 1963 son deuxième 45 tours, lequel va marquer sa carrière avec Les Vendanges de l'amour, écrites par Danyel Gérard. Déjà, elle aborde le répertoire latino-américain avec La petenera (1960). Entre 1963 à 1970, elle travaille avec André Popp qui signe toutes les orchestrations de ses succès et compose pour elle dix-huit chansons dont Mon amour, mon ami, Manchester et Liverpool et Le Lit de Lola.

C'est une décennie marquée des succès : Frantz (duo avec Guy Béart ), Viens sur la montagne et La Tendresse en 1964, Katy cruelle et La Bague au doigt en 1965 , Marie-douceur, Marie-colère , adaptation de Paint It, Black  et La Voix du silence , version française de The Sound of Silence (1966). En 1967, Ivan, Boris et moi est un succès populaire ainsi que Mon amour, mon ami , puis Que calor la vida à la fin de 1968.

Vers la fin des années 60, Marie Laforêt, la chanteuse, s’affirme enfin. Elle souhaite orienter sa carrière vers des titres plus personnels et puisés dans les folklores américain et européen. En 1969, elle chante à l’Olympia puis à Bobino un programme avec des nouvelles chansons : des mélodies russes, scandinaves, yiddish, yougoslaves ou sud-américaines… Elle choisit de se faire accompagner par des formations typiques latino, avant d'enchaîner sur une période de succès plus commerciaux.

Dans les années 70, elle s’installe en Suisse et devient commissaire priseur et écrivaine. Elle tourne dans quelques films, choisis soigneusement. Son rôle le plus marquant est dans le film franco-argentin Tangos, l'exil de Gardel de Fernando Solanas qui obtient le Grand prix du jury à la Mostra de Venise 1985. Il faudra attendre le début des années 90 pour que la chanteuse revienne avec un disque : Reconnaissance. Pour la première fois, elle signe tous les textes de ses chansons, mais sous un pseudonyme… Françoise They.

Marie Laforêt a continué de chanter, de tourner et de monter sur scène. En 1994, la chanteuse publie la compilation en quatre volumes Fragile de A à Z , parcourant ses trente ans de carrière discographique. Une compilation des meilleurs titres sort également sous le titre Éventail 1963-1993 . La carrière de Marie Laforêt se poursuit pendant les années 1990 au cinéma avec Tykho Moon d' Enki Bilal. Elle chante en anglais ( Barbara Allen ), en espagnol ( Cabrestero ), en italien ( Cicerenella ), en russe, en roumain et en français ( Marleau ). Elle chante sur scène des chansons restées inédites comme Mon cœur se balance, composée sur une musique de Mendelssohn.

Dans les années 2000, Marie Laforêt écrit, chante et joue au théâtre : son interprétation de Maria Callas dans Master Class, lui vaut la nomination aux Molières 2000. En 2007, une tournée d'adieux est annulée suite à ses problèmes de santé. Elle meurt en 2019 d'un cancer des os généralisé.