Sophie Bernard

Pour mener son enquête sur les chauffeurs Uber, la sociologue Sophie Bernard s'est laissée conduire dans les rues de Paris, Londres et Montréal. Elle est rejointe par l'artiste Tassiana Aït-Tahar, qui a documenté le quotidien des livreurs de cette même plateforme.

Grâce aux nouvelles technologies numériques, l'uberisation contourne les secteurs classiques de l’économie en créant un nouvel intermédiaire. Mais quelles en sont les limites et faut-il s'en méfier ?

Les indépendants forment 12% de la force de travail en France. Si ce statut permet de s'émanciper d'un salariat jugé trop contraignant par certains, pour d'autres, et notamment les travailleurs des plateformes numériques, il est surtout synonyme de précarité et d'instabilité.

Taux de chômage en forte hausse, nouvelle échelle de valeurs et d'utilité sociale, visibilisation des précaires, télétravail : la crise sanitaire a bousculé notre quotidien de travailleurs et travailleuses, jusqu'à ce 1er Mai bien empêché.

Le 4 mars 2020, dans un arrêt, la Cour de cassation a considéré que le statut d’indépendant des chauffeurs Uber était en fait "fictif". Cette décision s’inscrit dans un contexte global de mutation du salariat. "Ubérisation de la société" : dépassement du salariat où subordination déguisée ?

La mise en place de nouveaux modes rémunération a profondément transformé le salariat depuis les années 70 : c'est le résultat majeur d'une série d'enquêtes menée par la sociologue Sophie Bernard. Elle est rejointe en seconde partie par la réalisatrice de «Rêver sous le capitalisme», Sophie Bruneau.

Des caisses automatiques aux drives, les technologies numériques sont en train de remplacer les caissières. Doit-on vraiment s’inquiéter de la disparition de ces métiers dits pénibles et répétitifs ? La reconversion est-elle possible ou doit-on s’attendre à une augmentation inéluctable du chômage ?