Teresa Berganza : podcasts et actualités

Teresa Berganza

mezzo-soprano espagnole (Madrid, 1935 - 2022)

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Crédit photo : Teresa Berganza © Getty - Europa Press
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Teresa Berganza
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Teresa Berganza mezzo-soprano espagnole (Madrid, 1935 - 2022) Teresa Berganza, superbe interprète de Rossini, virtuose de Mozart, unique Carmen en son genre est mentionnée dés ses débuts dans la presse de 1957 comme étant « la plus grande mezzo-soprano » du XXème siècle.

Maria Teresa Vargas naît à Madrid un 16 mars 1935. Son père, musicien et érudit, l’initie au piano mais aussi à la peinture et à la littérature. Gardant de son enfance un souvenir heureux, elle expliquait avoir peu souffert de la guerre civile espagnole qui éclate alors qu’elle n’a que trois ans : « Avec l’amour qu’on avait eu, il ne nous manquait rien ». Passionnée, la jeune fille se dévoue tout entière à la musique apprenant le piano, l’orgue et même la composition. C’est pourtant le chant, qu’elle pratique d’abord en choral, qui la rattrape. Elle entre au conservatoire de Madrid et devient élève de Lola Rodriguez Aragón qui remarque son talent et la fait travailler intensément. Après un épisode mystique, son père devant la faire sortir presque de force d’un couvent où elle voulait vivre, elle se lance professionnellement et fait ses débuts à Madrid en 1955.

Parmi ses premières apparitions, il y a Dorabella dans Cosi fan tutte en 1957 qui marque le début de deux relations : l’une avec Mozart, l’autre avec le festival d’Aix-en-Provence où elle se produira régulièrement. Elle y vient avec sa famille et sa professeure de chant. C’est un triomphe et, à seulement 24 ans, elle commence une brillante carrière. Elle enchaîne dès lors les rôles chez Rossini L’Italiana in Algeri , Le Comte Ory à Milan et chez Mozart Sesto de La Clemenza di Tito mais surtout Cherubino dans Le Nozze di Figaro qu’elle interprète au festival de Glyndebourne et ensuite dans le monde entier. En 1958, elle chante également dans la Medea de Cherubini à Dallas aux côtés de Maria Callas, qui lui fait découvrir les soirées mondaines et à laquelle elle gardera une profonde reconnaissance.

Elle chante à La Scala, à Londres, au Metropolitan Opera interprétant de nouveaux rôles chez Rossini comme celui de Rosina dans Il Barbiere di Seviglia ou encore Angelina de La Cerentola . Elle aborde également le répertoire baroque, à l’époque où l’on commence à le redécouvrir, en chantant Dido and Æneas de Purcell ou encore L’incoronazione di Poppea de Monteverdi, toujours à Aix en Provence. Elle travaille avec Giulini, Karajan ou encore Abbado qui l'aurait qualifiée de « la plus sublime des mezzo-sopranos ».

À partir du milieu des années 1970, son répertoire s’enrichit avec notamment Carmen qu’elle aborde en 1977 à plus de 45 ans. Alors qu’elle avait refusé plusieurs fois le rôle, elle offre une Carmen différente de la tradition, respectant la musique et le texte, plus spirituelle et libre que voluptueuse. Son enregistrement l’année suivante avec Domingo et Abbado fera date. Autre prise de rôle : Charlotte de Werther qui marque les limites de sa voix mais où sa présence et son attention au texte lui valent un triomphe.

S'en suivent d'autres prises de rôles : l’Orfeo de Gluck, La Périchole d’Offenbach ainsi que Zerlina pour le Don Giovanni filmé par Joseph Losey en 1979. Elle continue de présenter sa Carmen sur toutes les scènes du monde (notamment au palais omnisport de Bercy en 1989) avant une ultime représentation en 1992, à Séville, avec Carreras sur scène et Domingo en chef, dans la fosse. Espaçant ou annulant certaines représentations, elle continue néanmoins à chanter des lieder et des mélodies espagnoles où elle peut exprimer son goût pour la littérature et son respect de la partition.

Parmi ses enregistrements, il y a bien sûr les intégrales de Rossini (par exemple une Cenerentola avec Abbado et Luigi Alva et un Barbiere di Seviglia avec Hermann Prey et Abbado encore, pour le film de Jean-Pierre Ponnelle) et celles de Mozart (on peut découvrir un live des Nozze di Figaro dirigé par Giulini avec Schwartzkopf et Söderström réédité récemment où elle est un Cherubino d'anthologie). Elle laisse également de très beaux enregistrements de musiques espagnoles : De Falla notamment ( El amor Brujo et La Vida breve entre autres), des zarzuelas et des chansons populaires.

Teresa Berganza en six dates :
 1957 : prise de rôle de Dorabella au Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence
 1977 : prise de rôle de Carmen au Festival international d'Edimbourg
 1979 : prise de rôle de Zerlina dans le film de Joseph Losey, Don Giovanni
 1983 : Teresa Berganza chante au Deutsche Oper Berlin. C’est un succès immense et un tournant dans sa carrière.
 2002 : Teresa Berganza est décorée Chevalier de la Légion d’Honneur.
 2005 : Teresa Berganza devient Docteur Honoris Causa de la Complutense à l’Université de Madrid

Teresa Berganza en six enregistrements :
 Georges Bizet : Carmen
 London Symphony Orchestra - Direction Claudio Abbado
 DG 1978

Archives Teresa Berganza
 airs d'opéra – mélodies espagnoles
 Decca 2004

Rossini: La Cenerentola
 Abbado, Berganza, Alva, Capecchi
 Universal1989

Canciones Españolas
 Teresa Berganza
 Deutsche Grammophon 2007

Monteverdi, Vivaldi, Haydn, Rossini: Cantatas
 Claves , 1996

Sings 17th Century Italian Songs CD
 Teresa Berganza
 Claves / Switzerland CD'S 1989

Côme Jocteur-Monrozier

Crédit photo : Teresa Berganza © Getty - Europa Press