

Une nouvelle secousse à la fédération française de rugby. Le président Bernard Laporte proposera jeudi 22 décembre 2022 "sa mise en retrait" de ses fonctions à la ministre des Sports, en attendant son procès en appel. Mais peut-il seulement le faire ?
Bernard Laporte l'a annoncé lundi soir, 19 décembre 2022 dans un communiqué. Il compte proposer jeudi 22 décembre 2022 sa "mise en retrait" provisoire de ses fonctions à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, jusqu'à son procès en appel. Le président de la fédération française de rugby a été condamné la semaine dernière à deux ans de prison avec sursis pour corruption. Décision devenue inéluctable, mais certains estiment que c'est impossible. Ecoutez les explications de François Ventéjou, journaliste à Radio France.
Mise à l'écart provisoire
Lâché notamment par le ministère des Sports et la fédération internationale de rugby, Bernard Laporte va se mettre en retrait de ses fonctions de président de la fédération française. C'est tout sauf une surprise car la semaine dernière, le comité d'éthique du rugby français lui avait ordonné cette mise en retrait. Il venait en effet d'être condamné dans l'affaire "Altrad", à deux ans de prison avec sursis pour corruption. La défense avait pourtant mis en scène l'union des prévenus, à un an pile de la Coupe du monde de rugby.
Mais Bernard Laporte refuse de démissionner. L'ancien ministre est en poste depuis 2016. Il reste le président de la FFR mais il n'a plus de pouvoir. Un président délégué va être désigné jusqu'à son procès en appel.
Laisser le choix aux clubs
C'est un premier pas, mais ce n'est pas suffisant pour Florian Grill, élu au comité directeur et membre de l'opposition à la fédération : "la notion de retrait ne correspond à rien dans les statuts, explique-t-il, par contre ce qui est très clair dans les statuts c'est que ce sont les clubs qui désignent le président de la fédération française de rugby, donc je ne vois pas comment Bernard Laporte peut se mettre en retrait, ni même comment il peut désigner un autre président qui n'aurait pas été choisi par les clubs. Il faut donner le dernier mot aux clubs, qu'ils doivent pouvoir nous permettre à tous de tourner cette page qui est un peu compliquée et leur donner une liberté de parole". Pour lui il faut de la clarté, à moins de neuf mois de la Coupe du monde en France.